Finances publiques
AbonnéEcrasée par des créances de 311 milliards de dollars, soit 91% de son PIB, la troisième économie d’Amérique latine est en situation de quasi-faillite. Le nouveau gouvernement de centre gauche veut éviter une banqueroute comme en 2001. Le pape François, lui-même argentin, s’est personnellement investi pour trouver une issue à cette crise

Le lieu des négociations est inhabituel. C’est au Saint-Siège que le ministre argentin des Finances, Martin Guzman, a annoncé mercredi que son pays ne ferait pas défaut de paiements et renégociera le remboursement de sa dette. C’est une nouvelle d’importance capitale dans la mesure où, d’un côté, les caisses publiques sont vides, l’économie est en récession depuis trois ans, l’inflation s’est élevée à 53,8% en 2019 et la pauvreté frappe 40% de la population. De l’autre côté, des dettes totalisant 34 milliards de dollars arrivent à échéance en 2020.
L’annonce a été faite dans le cadre d’une initiative du pape François, lui-même Argentin et qui s’est dit préoccupé à maintes reprises du chaos qui règne dans son pays. Mercredi, le temps d’une journée de réflexion à l’Académie pontificale des sciences, il a réuni économistes, financiers, décideurs politiques sous l’enseigne «Nouvelles formes de solidarité vers l’inclusion fraternelle, l’intégration et l’innovation». Il a beaucoup été question d’Argentine, en présence notamment de Kristalina Georgieva, directrice du Fonds monétaire international (FMI) et de Martin Guzman. Vendredi dernier, le pape avait déjà reçu le nouveau président argentin, Alberto Fernandez.