La Suisse «a franchi un pas très important en matière d’entraide fiscale en reprenant l’article 26 de l’OCDE», a indiqué lundi soir Patrick Odier. «Il faut le faire valoir dans les discussions avec l’Union européenne», a-t-il estimé lors d’un point presse.

Selon le nouveau président de l’Association suisse des banquiers (ASB), à cette adhésion s’ajoute «la solution «Rubik» qui fait son chemin auprès des autorités en dépit du silence de la communication de l’ASB durant l’été». Ce projet d’imposition à la source serait appliqué par les banques suisses sur tous les revenus de la fortune.

Le système «Rubik» permettrait de préserver le secret bancaire suisse en évitant l’échange automatique d’informations et l’atteinte à la sphère privée. «C’est une idée originale de l’Association des banques étrangères, vivement discutée avec les autorités fédérales par l’ASB», a précisé Patrick Odier.

En outre, certains pays de l’Union européenne réfléchiraient déjà à l’applicabilité et à l’intérêt du système. «Nous avons le secret espoir de convaincre certains Etats, peut-être l’Union européenne elle-même», a ajouté Patrick Odier estimant que c’est à la Suisse d’être persuasive.

«Il s’agit de montrer que c’est un bon compromis politique». Pour cela, Patrick Odier n’a pas manqué de louer les ambassadeurs que seront les experts fiscalistes, les fonctionnaires fédéraux et les diplomates, amenés à conduire les discussions avec l’UE, notamment dans le cadre de la directive sur la fiscalité de l’épargne.

«Ce système pourrait se combiner avec le réglement du passé», a expliqué le président de l’ASB, se refusant «à laisser criminaliser une clientèle qui a fait confiance aux banques suisses pendant des décennies. «Nous nous devons de défendre cette confiance sinon notre business model sera exclu pour l’avenir», a-t-il conclu sur ce sujet.