Le plan d’austérité portugais repose, selon la presse, sur une hausse générale des impôts. «Choc fiscal», titrait le quotidien économique Jornal de Negocios, «Tous les impôts augmentent», affirmait le Diario de Noticias, l’un des journaux de référence.

Les mesures attendues faisaient la une de tous les quotidiens portugais, éclipsant la visite du pape Benoît XVI au Portugal. Le gouvernement devait annoncer cette cure de rigueur renforcée en début d’après-midi à l’issue d’un conseil des ministres.

Auparavant, le Premier ministre socialiste José Socrates se concertait sur les mesures avec le dirigeant du Parti social démocrate (PSD, centre droit), principale formation d’opposition, Pedro Passos Coelho.

«Les Portugais vont perdre jusqu’à 1,5% par mois de leur salaire pour réduire le déficit», indiquait en une le quotidien Publico.

Selon la presse, le Portugal prévoit d’appliquer un impôt extraordinaire sur les salaires, épargnant les revenus les plus bas, ainsi qu’un relèvement d’un point de la TVA à 21%- ce que le gouvernement a en effet officialisé dans l’apres-midi. La fiscalité sur les bénéfices des entreprises et des banques serait également alourdie. Par ailleurs, les salaires des ministres, députés, élus locaux ou dirigeants d’entreprises publiques seraient diminués de 5%.

Promesses

Vendredi, le Premier ministre portugais s’était engagé à ramener le déficit public dès 2010 à 7,3% du PIB, au lieu de 8,3% initialement prévu, à l’issue du sommet de la zone euro. Et le ministre des Finances Fernando Teixeira dos Santos a indiqué lundi que le Portugal entendait aller plus loin dans la remise en ordre de ses finances publiques l’an prochain en ramenant son déficit à 5,1% du PIB contre 6,6% visés précédemment.

En 2009, le déficit public du Portugal a atteint un niveau historique de 9,4% pour une dette représentant 76,6% du PIB qui devrait s’alourdir à 86% cette année.

Avec les pays les plus endettés de la zone euro, le Portugal est la cible d’une vague de défiance sur les marchés financiers qui complique sa capacité à refinancer sa dette publique.