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L'aviation d'affaires euphorique

Du petit turbopropulseur au Boeing, les ventes augmentent.

«Ce salon est capital. Rien que mercredi, je vois 80 prospects, c'est de la folie, lance le responsable d'une société exploitant une importante flotte d'avions privés. Les prospects, ce sont les acheteurs potentiels d'avions entiers, de tranches d'avions en temps partagé ou d'abonnements à des compagnies charters, une façon un peu moins coûteuse d'accéder au mythe du jet privé.

«Celui qui demande si cela lui reviendra moins cher qu'en classe affaires ne signera jamais», observe-t-il. Le privilège de partir à n'importe quelle heure n'importe où en évitant le stress des aérogares bondées reste onéreux.

Mais de plus en plus de particuliers et d'entreprises s'offrent ce luxe. L'année dernière, il s'est vendu pour 13,3 milliards de dollars d'avions d'affaires. Du turbopropulseur (avion à hélice) à 2,5 millions de francs jusqu'à l'Airbus A318 personnalisé à 75 millions de francs. La croissance est forte.

En deux ans, le brésilien Embraer espère doubler à 30 ses livraisons de Legacy, un biréacteur d'une capacité de 20 passagers. Tag Aviation, société basée à Genève, a «triplé en quelques années» sa flotte en gestion. Un propriétaire peut charger une entreprise d'exploiter son avion lorsqu'il ne l'utilise pas.

NetJets, entreprise spécialisée dans la commercialisation d'avions en temps partagé, a augmenté de 40% à plus de 1000 le nombre de ses clients en Europe. En Suisse, la progression a été de plus de 70%. NetJets y compte plus de 100 clients, essentiellement à Genève. L'entreprise a annoncé qu'elle allait commander 30 appareils supplémentaires d'une valeur catalogue de 560 millions de francs. Tout en haut de la gamme, Airbus se frotte aussi les mains. «La clientèle veut toujours plus grand», déclare David Velupillai, responsable marketing. L'an dernier, Airbus et Boeing ont vendu une dizaine de gros-porteurs à des particuliers et à des entreprises non aériennes.