L’Azerbaïdjan dit avoir exporté un gros volume de pétrole vers la Suisse
hydrocarbures
Selon l’ambassadeur de Bakou à Berne, la Suisse a importé pour environ 230 millions de francs de pétrole brut depuis le début de l’année, alors qu’elle n’en recevait pas de son pays auparavant

L’Azerbaïdjan dit avoir exporté pour environ 230 millions de francs de pétrole brut cette année vers la Suisse. Sur le conflit dans le Haut-Karabakh, son ambassadeur en Suisse affirme que des procédures judiciaires sont en préparation contre l’Arménie tout en appelant à avancer dans les pourparlers.
«Nous sommes très contents de travailler avec nos partenaires suisses», a affirmé mercredi à la presse à Genève Fuad Isgandarov. Selon lui, la Suisse ne recevait encore aucun pétrole brut de son pays en début d’année, alors que les exportations atteignent désormais 230 millions de dollars au total.
Lire également: Face à l’Arménie, l’Azerbaïdjan montre les dents
Et l’ambassadeur d’affirmer que 70% des réservoirs de pétrole brut sur le territoire suisse, comme sur celui d’autres pays, sont constitués d’hydrocarbures d’Azerbaïdjan arrivant par l’Italie. Sur le gaz, le couloir qui part de ce pays alimente davantage les Etats européens depuis le début de l’offensive en Ukraine.
L’Azerbaïdjan et l’UE ont prévu il y a quelques mois de doubler le volume d’ici à 2025. Cet approvisionnement doit être utile «y compris pour la Suisse», ajoute l’ambassadeur. Sur le front politique, M. Isgandarov se dit «fier» que des pourparlers sur le Haut-Karabakh entre son ministre des Affaires étrangères et celui de l’Arménie, grâce à une médiation américaine notamment, aient eu lieu à Genève, remerciant la Suisse.
Efforts avec Berne pour la sécurité
L’Arménie, alliée de la Russie, et l’Azerbaïdjan, soutenu par la Turquie, se sont affrontés lors de deux guerres pour le contrôle de l’enclave azerbaïdjanaise à majorité arménienne. Plus de 6000 personnes avaient été tuées en 2020 lors du second conflit et de récents affrontements avaient également fait des centaines de victimes au total. «Il y a tellement de questions, nous devons avancer dans les pourparlers», insiste M. Isgandarov.
Une chronique: Arménie/Ukraine, deux poids, deux mesures
Il se dit «très optimiste» après des discussions qui n’ont «jamais été aussi intenses» que celles d’il y a quelques semaines, mais rejette toute occupation de son pays en territoire arménien. Pour autant, M. Isgandarov affirme aussi que des procédures judiciaires sont en préparation contre l’Arménie pour demander des indemnisations sur des occupations, selon lui, de territoires azerbaïdjanais. Certaines villes ont «été entièrement détruites», a-t-il ajouté.
Et autre problème, dans différents pays, plusieurs représentations diplomatiques d’Azerbaïdjan ont été ciblées ces dernières années. L’ambassadeur dit travailler avec les autorités pour garantir la sécurité de son personnel en Suisse.