Quand je me suis intéressé à cette affaire, cela faisait déjà neuf mois que la télévision était à vendre. Ils avaient eu tout le temps de l'acheter, avant même que je n'aie connaissance du dossier.
– Comment allez-vous dépenser les 1,2 million de francs que vous avez promis?
– Il faudra investir dans les moyens qui manquent, dans des choses toutes bêtes. Il s'agit de renforcer l'informatique, d'acheter des projecteurs. Peut-être faudra-t-il un peu transformer l'émetteur du Salève? Ce n'est pas à nous, les financiers, d'amener les idées, les dirigeants de la télévision les ont, il leur manquait seulement l'argent. Cette station était gérée avec des bouts de bois. Nous ne devons pas nous impliquer dans les programmes, ce serait la pire des choses.
– Quand Léman Bleu redeviendra-t-elle bénéficiaire?
– L'année prochaine ou un peu plus tard. Elle l'a été pendant quatre ans. En 2003 elle n'était qu'en léger déficit, ce n'est qu'en 2004 que ce dernier a été important. Léman Bleu a gagné une notoriété. La bataille pour le rachat a attiré l'attention. Le fait que des professionnels de qualité, comme Edipresse ou Philippe Hersant, s'y intéressent a donné une valeur supplémentaire à la station. Il faut attirer les gens, pour qu'ils la regardent au moins une fois, après ils reviendront. Les programmes sont bons.
– Que se passera-t-il si les autorités fédérales refusent la concession qui vous est nécessaire pour émettre?
– On adaptera notre projet pour qu'il soit admis. Nous sommes en train de préparer un dossier de présentation en bonne et due forme. Quand il sera terminé, il faudra trois ou quatre mois aux autorités pour répondre.
– Quelle proportion du capital de la chaîne détenez-vous?
– Elle dépendra de ce que feront les petits actionnaires, qui détiennent près de 10% des actions. Le capital et le nombre de voix ne coïncideront pas exactement. Nous projetons de détenir, Philippe Hersant et moi-même, chacun de l'ordre de 30% du capital et 20% des voix. Dans cette hypothèse, la Ville détiendrait un peu plus de 50% des voix et moins de la moitié du capital.