22h15 L’OCDE publie la liste

L’OCDE rend publiques jeudi deux listes de paradis fiscaux - dont une liste noire qui compte le Costa Rica, la Malaisie, les Philippines et l’Uruguay - après la décision prise par le G20 à Londres d’agir contre les Etats fiscalement non coopératifs.

Cette liste inclut les pays qui ne se sont jamais engagés à respecter les standards internationaux, précise l’Organisation de coopération et de développement économiques sur son site internet.

Par ailleurs, une deuxième liste, incluant 38 pays dont Monaco, le Liechtenstein, la Suisse, le Luxembourg et la Belgique, recense les Etats qui se sont engagés à respecter les règles de l’OCDE mais ne les ont pas «substantiellement» appliquées, selon l’Organisation.

20h20 L’OCDE n’a toujours pas publié sa liste

La volonté du G20 s’arrêterait-elle aux portes de l’OCDE? Alors que les conférences de presse s’achèvent à Londres, les listes blanches, grises et noires de l’Organisation pour la coopération et le développement économique ne sont pas toujours pas publiées. La rumeur court même, dans le centre de presse, que l’OCDE aurait été mise devant le fait accompli et se trouverait, en ce début de soirée, fort dépourvue pour aligner les noms de pays. Coup de fil à à son siège parisien. Son porte-parole, Nick Bray, nous promet une mise en ligne imminente. «Nous y travaillons, répond-il au Temps

Les citations des uns et des autres confirment en tout cas que la Suisse, mise sous surveillance, ne sera pas plus singularisée ou ciblée que des pays tels que l’Autriche, le Luxembourg ou la Belgique. Gordon Brown l’a bien précisé: «Nous avons signé la fin des paradis fiscaux qui ne transmettent pas d’informations sur demande. Le secret bancaire du passé doit être révolu.» Tout en ajoutant qu’il régnera une «insécurité à être dans un pays qui se déclare lui-même un paradis fiscal. Insécurité pour les fonds qui y seront déposés. L’avantage d’être dans ces pays diminue chaque jour.»

L’attente est en revanche claire du côté allemand. Peer Steinbrück, à côté d’Angela Merkel, affiche sa satisfaction: «Je suis très curieux, juge le ministre allemand des Finances de voir ce que la Suisse va mettre sur la table et comment elle va prouver qu’elle n’a pas seulement fait un effet d’annonce. Ce n’est pas le moment de jouer la montre.»

19h15 Le G20 annonce la fin du secret bancaire

José Manuel Barroso l’avait repris à son compte lors de sa conférence de presse, en réponse à une question du Temps. Mais la formule sur la fin du secret bancaire figure dans le communiqué final du G20 pour lequel une traduction officielle en français n’est pas encore disponible. En voici donc la primeur, non officielle.

C’est dans son article 15 que le texte adopté à Londres aborde la question des juridictions fiscales. En ces termes: «Le G20 s’engage à prendre des actions contre les juridictions non coopératives, incluant les paradis fiscaux. Nous nous tenons prêts à déployer des sanctions pour protéger nos finances publiques et nos systèmes financiers. L’ère du secret bancaire est terminée. Nous prenons bonne note du fait que l’OCDE a publié aujourd’hui une liste de pays dûment évalués (ndlr: par ses soins)».

19h10 Les listes selon… José-Manuel Barroso

Formule choc pour le président de la Commission européenne qui, jusqu’au dernier moment, avait laissé planer le doute sur les intentions de l’UE. «L’ère du secret bancaire est terminée». C’est le message d’aujourd’hui a-t-il déclaré, justifiant la mission donnée à l’OCDE d’établir les listes en question. «L’OCDE a reçu de notre part un mandat clair d’observation et de suivi. Aucune juridiction ne doit désormais échapper à la régulation internationale, et refuser de coopérer sur le plan fiscal». A l’OCDE donc la compétence, mais au G20 la responsabilité politique: «Tous les pays membres du G20 ne font pas partie de l’OCDE, mais nous sommes tombés d’accord pour en faire notre instrument d’action dans ce domaine.»

»Maintenant, la question est de passer à l’acte, de coopérer, et d’établir une liste de sanctions en cas de non-coopération. Nous n’avons pas, lors de notre réunion, discuté de ces sanctions. Elles doivent être établies. Nous sommes au début d’un processus historique et nous nous tenons, tous ensemble, prêt à agir».

19h Les listes selon Nicolas Sarkozy

Satisfaction pour le président français qui a pris soin de détailler les listes que l’OCDE doit publier dès ce soir à la demande du G20 sur la coopération fiscale. «Il y en a trois, explique-t-il. La liste blanche est celle des pays au clair avec les exigences de l’OCDE, comme la France. La liste grise, sur laquelle figurent la Suisse mais aussi Andorre, Monaco ou le Luxembourg, regroupent les pays qui ont amorcé un mouvement dans la bonne direction, mais qui, s’ils s’arrêtent en route, retomberont dans la troisième, à savoir la liste noire des juridictions non coopératives que nous frapperons de sanctions. […]

»La liste grise est assortie d’exigences. Si les pays qui y figurent ne terminent pas le mouvement, ils redescendront dans la liste noire. Nous attendons d’eux qu’ils progressent. Il va falloir que des choses se produisent car ne rien faire, ou attendre, sera pour nous synonyme de mauvaise volonté et, donc, de mesures de rétorsion.»

»Maintenant, le travail continue. Nos ministres des Finances qui se retrouveront dans quinze jours feront un premier état des lieux sur ce dossier fiscal. Puis il y aura de nouveau une rencontre du G20 à New York, en septembre. Nous attendons de nos administrations fiscales des propositions de sanctions. C’est pour cela que nous n’en avons pas donné la liste exacte aujourd’hui. Il nous faut maintenant compléter l’arsenal pour défendre nos finances publiques.»

17h La Suisse mise sous surveillance par les pays du G20

Il y aura bien une liste. Et la Suisse, comme le Luxembourg, l’Autriche ou la Belgique, figurera parmi les pays mis sous surveillance. Alors que le communiqué final du G20 n’est pas encore finalisé, Le Temps a pu confirmer auprès d’une source européenne de haut niveau la décision du G20 de faire publier, par l’OCDE, une liste des juridictions fiscales divisée en trois catégories: celles des pays ou entités remplissant tous les critères requis, celles qui doivent «passer à l’acte» et celles qui demeurent «problématiques». La liste noire, à proprement parler, ne concerne que cette dernière catégorie dans laquelle figurera, entre autres, et selon nos informations, le Costa Rica, les Philippines, la Malaisie, les Iles Caïman ou encore le Guatemala.» Lire la suite de cet article

16h50 Bob Geldof: «Que Sarkozy s’en aille!»

Il passe d’une télé à l’autre, donnant des interviews sur l’état du monde. Pour Bob Geldof, le G20 montre l’inutilité du G8. Le monde a changé, les grands d’hier ne sont pas ceux d’aujourd’hui. Entre deux gorgées d’eau, le chanteur et activiste irlandais s’énerve contre le président français. «S’il veut claquer la porte du G20, qu’il s’en aille! La France ne pèse plus rien face au reste du monde», peste-t-il.

Bob Geldof enrage à propos des milliards actuellement en discussion pour aider les économies du Sud. Les Britanniques ont «donné 75 milliards rien que pour une entreprise!» Une telle somme déployée en Afrique engendrerait un bien meilleur retour sur investissement.

Il a aussi un avis sur les droits de tirage spéciaux du FMI dont on reparle pour rééquilibrer la finance mondiale: «Cela me semble très ésotérique. Cet outil est là depuis des années. Je ne sais pas comment il pourrait marcher.»

16h Les frontières du G20

Pas facile de définir les contours du G20. Invité au sommet de Londres par Gordon Brown en tant que président de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), le premier ministre Thaïlandais Abhisit Vejajiva en a fait les frais en marge des réunions. Plusieurs ambassadeurs africains se seraient plaints au Foreign Office de ce traitement de faveur réservé à l’Asie, alors que le continent noir est le grand oublié des débats. Seule l’Afrique du Sud est membre à part entière du G20, tandis qu’une invitation a été adressée au titre du NEPAD – le nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique – au premier ministre Ethiopien Meles Zenawi. Pourquoi, par exemple, ne pas avoir convié l’Union Africaine, actuellement présidée par le Camerounais Jean Ping? «La vérité est connue: l’Asie pèse bien plus lourd sur la scène financière mondiale», reconnaît à Londres un diplomate britannique. Sauf que le G20, forum de la gouvernance mondiale, doit aussi veiller à sa représentativité.

15h30 Un gendarme mondial de la finance

Un nouveau Conseil de stabilité financière avec de nouveaux pouvoirs remplacera le Forum de la stabilité financière (FSF), selon l’agence Reuters, qui annonce disposer d’une nouvelle version du communiqué du G20. Le FSF deviendrait une sorte de gendarme mondial de la finance. Il travaillera avec le FMI «pour identifier les risques macro-économiques et financiers et sur les actions nécessaires pour y répondre», selon Reuters. Si cela était confirmé, ce serait une bonne nouvelle pour la Suisse, qui siège dans ce groupe créé en 1999 après la débâcle du hedge fund LTCM. Philipp Hildebrand y représente la Banque nationale. Le numéro deux de la BNS a présidé un groupe de travail sur les rémunérations dans la finance, dont les recommandations devraient être publiées aujourd’hui. Mario Draghi, président du FSF, et aussi président de la Banque d’Italie, donnera une conférence de presse à 18h (heure suisse).

15h15 Peut-être 1000 milliards sur la table

Stephen Timms, le secrétaire au Trésor britannique, espérait ce matin que les ressources du FMI seraient «au moins» doublées, à plus de 500 milliards. 250 milliards seraient en outre débloqués pour le commerce. La Banque mondiale ne sera pas oubliée. Au total quelque 1000 milliards de dollars seraient apportés pour soutenir l’économie mondiale.

La fin d’après-midi s’annonce intense. Gordon Brown a prévu un point de presse «final» à 17h30 (heure suisse). A 18h, l’Union européenne, la France et le Forum de la stabilité financière annoncent le leur. L’Espagne et l’Afrique du Sud tiennent leur conférence trente minutes plus tard. Suivront encore l’Inde et sans doute les Etats-Unis. Cette chronologie révèle peut-être une hiérarchie politique.

■ 14h15 Ce n’était pas dans la boîte

Il faut tout recommencer. Une nouvelle version de la photo de famille sera prise à 14h (heure suisse). Selon la BBC, le premier ministre canadien Stephen Harper était aux toilettes et personne n’aurait remarqué son absence.

Une information qu’a voulu démentir le porte-parole de Stephen Harper: il n’était pas aux toilettes, mais a été retenu par un membre de son cabinet qui souhaitait discuter de la version finale de son communiqué.

■ 13h00 Confusion autour des paradis fiscaux

A l’issue de sa première séance plénière, le G20 n’a toujours pas tranché la question d’une éventuelle liste des «paradis fiscaux». Nicolas Sarkozy a répété en vouloir une «tout de suite ou dans quelques jours». La Commission européenne a insisté sur la nécessité «d’obtenir des actes après les promesses». Tandis que la Chine a exprimé ses réserves.

«La publication éventuelle d’une liste se négocie actuellement. La décision n’est pas encore prise. Mais dans tous les cas, le communiqué final mettra le maximum de pression sur les pays ou entités ayant promis d’adopter les standards OCDE». Il est midi à Londres, 13 heures à Genève. Pia Hansen, porte-parole du président de la Commission européenne José-Manuel Barroso, affirme que ce sujet clef pour la Suisse «est toujours en discussion». Réunis depuis 9 heures en séance plénière, les leaders du G20 n’ont toujours pas tranché.

«L’UE n’a pas mis ce matin sur la table du G20 une proposition formelle de liste». Le président Français Nicolas Sarkozy aurait, pour sa part, exigé dès le début des discussions une telle liste «très vite ou dans les prochains jours»…» Lire la suite de cet article

■ 12h20 «Dénonciation» contre le protectionnisme

Dans son communiqué final, le G20 devrait annoncer 5 points forts, a expliqué Stephen Timms, secrétaire au Trésor britannique:

1. Nettoyer la finance2. Faire tout ce qu’il est possible pour relancer l’économie3. Au moins doubler les ressources du FMI4. Combattre le protectionnisme5. S’engager pour que la lutte contre la récession ne se fasse pas au détriment des plus pauvres et du climat

Sur le protectionnisme, Stephen Timms a annoncé que les pays du G20 pratiqueraient une politique de dénonciation («naming and shaming»). Sa mise en application sera détaillée plus tard. Il a encore déclaré que des «actions fermes» seront entreprises pour «aboutir à un accord cette année encore sur le cycle de Doha, négocié à l’Organisation mondiale du commerce.

■ 12h00 «C’est comme aller chez le dentiste»

Douglas Alexander, secrétaire d’Etat britannique au Développement international, a assuré jeudi matin que la réunion du G20 parlera de la réforme du Fonds monétaire international (FMI). Les conditions d’accès aux crédits comme les moyens dont dispose l’institution seront abordés.

«Un chef d’Etat africain me racontait que demander de l’argent au FMI, c’est comme aller chez le dentiste», relatait Douglas Alexander. Il faut que cela change. «Il faut arbitrer entre ce qui doit être immédiat et ce qui est important», a-t-il ajouté.

Le Britannique a rappelé que les ministres des Finances du G7 viennent de proposer une hausse des réserves du FMI de 200 milliards de dollars à 500 milliards. Un chiffre qui pourrait être annoncé cet après-midi. Il a encore dit que le FMI devrait faire un effort en vendant une partie de ses stocks d’or. Le G20 lui demandera peut-être de le faire.

■ 11h30 Photo de famille

C’est dans la boîte. Les mines sont un peu fatiguées et tendues. La photo de famille de la réunion du G20 a pris quelques minutes de retard sur l’horaire prévu. Mais, après quelques coups de flash, c’est dans la boîte! Angela Merkel semble plus détendue que les autres.

Avec la photo de groupe prise hier soir chez la reine Elisabeth II d’Angleterre, celle de ce matin permettra peut-être une comparaison avant/après: qui a passé une bonne nuit de sommeil?

■ 8h35 Bal de limousines

Le ballet des limousines, toutes différentes pour des raisons de sécurité, a commencé. Tim Geithner, le secrétaire au Trésor américain, est arrivé au centre ExCel, avec la secrétaire d’Etat Hillary Clinton. Barack Obama était annoncé, en hélicoptère. Le président américain a finalement repris l’énorme limousine blindée avec laquelle il a sillonné Londres hier. Ce modèle, utilisé lors de son investiture à Washington, est censé résister à un tir de missile.

Pour l’heure, rien ne filtre sur le texte que le G20 doit publier dans quelque 8 heures.

■ 7h15 Petit matin historique

Le G20 s’ouvre ce matin à l’ExCel Center de Londres. Les dirigeants de 20 pays les plus puissants, du Nord et du Sud, se retrouvent dès 8h30 (heure suisse) dans cette sorte de Palexpo situé à l’est de la capitale britannique. En haut des marches de l’ExCel, ils pourront apercevoir les tours du quartier de la City, symbole de la finance, à qui la France et l’Allemagne ont promis un sévère tour de vis réglementaire.

Aucun risque cependant que les manifestants réunis hier au centre de la capitale, et dont un a trouvé la mort dans la soirée dans des échauffourées avec la police, puissent accéder à l’ExCel Center. Le lieu ressemble à un camp retranché. Barrières, multiples contrôles de sécurité, des centaines de policiers…

La paranoïa sécuritaire est telle qu’il est impossible pour la presse d’entrer à pied dans ce haut lieu. Il faut près d’une demi-heure pour y parvenir, après avoir pris deux bus et passé un contrôle bien plus strict que pour prendre l’avion. En outre, les déplacements à l’intérieur de ces grands halls industriels sont limités à trois espaces: la salle (immense) de presse, un large de couloir où il est possible de se restaurer, et quelques salles de conférence presse. Tout contact direct avec les délégations officielles semble impossible.

La journée s’annonce relativement chargée, et plutôt brève, pour un sommet chargé de tirer le monde de la pire récession depuis les années 1930. Les chefs d’Etat et leur ministre des finances devraient arriver dès 8h30 (heure suisse). A 8h30, un petit-déjeuner sera servi. Petite pause à 11h pour la photo de famille. Suivent une séance de travail de 11h20 à 14h, puis un déjeuner, une dernière réunion de travail d’une heure à 15h30, et la conférence de presse finale dès 16h30. Ce n’est qu’à ce moment que devrait être diffusé le communiqué du sommet, et notamment la liste «noire» des places financières jugées non coopératives qui intéresse en premier lieu la Suisse.