L’ETF est aussi liquide que son indice
Finance 2.0
La forte volatilité sur les marchés des actions montre clairement aux investisseurs l’importance de la liquidité boursière. Étant donné qu’à l’instar des actions, les ETF se négocient en bourse, les investisseurs bénéficient d’une très grande marge de manœuvre

Ces derniers mois, la volatilité boursière a fortement augmenté. En août, les marchés des actions internationaux ont enregistré leurs plus fortes fluctuations depuis 25 ans. C’est la raison pour laquelle les investisseurs ont de plus en plus recours à des solutions liquides – il n’y a rien de pire que de vouloir vendre ses positions et de soit ne pas pouvoir le faire, soit de le payer cher. En effet, un manque de liquidité engendrerait pour l’investisseur, outre des frais de transaction plus élevés, également des difficultés lors de l’achat ou de la vente des positions.
Les ETF se caractérisent par une liquidité particulièrement élevée. Les investisseurs peuvent acheter et vendre les produits pendant les heures d’ouverture de la bourse à tout moment. Ceci est garanti par la coexistence de marchés primaires et secondaires sur lesquels les ETF sont négociés. Grâce à cela, la taille de l’ETF ne joue guère de rôle pour la liquidité contrairement à la liquidité des composants de l’indice. En effet, un fonds indiciel coté en bourse est aussi liquide que ce sur quoi il est basé. Ainsi par exemple, les ETF de baromètres très liquides présentent un écart entre cours acheteur et cours vendeur (spread) nettement plus faible étant donné qu’il y a plus de participants actifs sur le marché. Un autre facteur d’influence est le nombre des titres de l’indice. Moins il y a de valeurs ayant une forte liquidité, plus la marge est faible.
Le trading de l’ETF peut être différencié entre marché primaire et secondaire (par la bourse). Les ETF peuvent être achetés et vendus chaque jour de Bourse comme une action. Pour cela, les cours d’achat et de vente sont définis par les teneurs de marché.
Sur le marché primaire, l’émission et le rachat de parts d’ETF a lieu dans le cadre de ce que l’on appelle aussi le processus creation/redemption. Ce processus inclut l’échange de paniers d’action contre des parts de fonds. Ici aussi les teneurs de marché jouent un rôle important. Ils transmettent les actions contenues dans les indices sous forme de paniers d’actions (baskets) à la société de fonds. En contrepartie, ils reçoivent à la place des parts de fonds qui peuvent ensuite être acquis par les investisseurs. Si le teneur de marché vend en revanche des parts de fonds de son portefeuille, il ne reçoit pas d’espèces de la part du fonds mais des paniers de valeurs.
Cet échange entre paniers de valeurs et parts d’ETF et inversement a lieu quotidiennement et donne lieu à une bonne qualité de trading, c’est-à-dire qu’ils se négocient à un cours proche de la valeur nette d’inventaire indicative, la Net Asset Value (NAV). Celle-ci indique la valeur actuelle du panier d’actions sur laquelle est basée l’ETF. Sur le marché secondaire par contre, le trading des parts d’ETF négociées en Bourse se déroule entre les investisseurs et les teneurs de marché.
Le critère de comparaison spread
Un critère important, en particulier pour des raisons tactiques, est un spread aussi faible que possible. Car en fin de compte, ces coûts implicites réduisent également le rendement. L’écart entre cours acheteur et cours vendeur est en outre influencé par les horaires de négoce vu que les teneurs de marché ont besoin de s’assurer.
De même, il faut tenir compte du fait que, sur des marchés plus petits et moins accessibles, les ETF présentent en général un spread plus élevé. Bien entendu, ceux-ci ne peuvent pas être complètement variables. Les obligations des teneurs de marché sont réglées contractuellement avec la Bourse. Les écarts de cours ne peuvent pas dépasser un certain niveau bien que les directives à ce sujet varient en fonction du sous-jacent. De plus, pour l’admission de chaque ETF, il est par exemple demandé par la Bourse suisse qu’au moins un teneur de marché propose chaque jour de Bourse un cours acheteur et un cours vendeur pour un montant minimal. Un nombre élevé de teneurs de marché a également un effet positif sur les frais de transaction.
En règle générale, le ratio des frais totaux est considéré comme le critère de coût le plus important de l’ETF. Cependant, l’écart entre cours acheteur et cours vendeur ne doit pas être négligé. En effet, particulièrement en cas d’utilisation des produits pour une allocation tactique, le spread joue un rôle à ne pas sous-estimer. Une comparaison des composantes de coûts rend possible le «Market Quality Metrics» de la Bourse suisse sur lequel il est possible de consulter les spreads moyens sur une base journalière. Dans l’ensemble, l’écart entre cours acheteur et cours vendeur ne doit pas être utilisé comme seul indicateur de liquidité. Il faut également tenir compte de la taille du marché et donc du volume des montants proposés et de la profondeur du marché dans le carnet d’ordres.