A la faveur de concepts tels que la Health Valley, les start-up actives dans le domaine de la santé ont représenté les pionnières du capital-risque en Suisse.

Après une petite baisse de régime entre 2017 et 2018, 2020 a parachevé un retour en force de ce secteur amorcé l’année précédente. Un mouvement évidemment favorisé par la situation sanitaire. Selon les chiffres livrés mardi par le portail d’information Startupticker et l'Association suisse des investisseurs en capital et de financement (SECA), les biotechnologies se sont taillé la part du lion dans une année à nulle autre pareille.

En 2020, 2,1 milliards de francs ont été investis dans des start-up suisses, une baisse de 7,4% par rapport à 2019, année record. Pas moins de 820 millions de francs (+31% sur un an) sont allés irriguer des sociétés comme Noema Pharma, NBE Therapeutics ou Monte Rosa Therapeutics. Ce montant constitue 40% des investissements.

Bâle dépasse Vaud

Bon nombre de ces entreprises ont pour point commun d’être basées dans la Mecque suisse de l’industrie pharmaceutique. Conséquence: avec 540 millions de francs, Bâle a doublé le canton de Vaud pour se hisser à la deuxième place du classement par canton en captant un quart des capitaux investis. Désormais troisième, l'écosystème vaudois a essuyé un léger recul des investissements à 409 millions (-10%).

Zurich reste solidement campé en tête. Surtout actives dans les nouvelles technologies de l’information et de la communication, les jeunes pousses qui y sont basées ont attiré en 2020 des fonds pour un montant de 636 millions de francs.

Le canton de Genève profite aussi de l’engouement porté aux biotechnologies puisque plus de la moitié des 87 millions qui y ont été levés ont été investis dans ce créneau (47 millions). En vue depuis quelques années sur la scène de l’innovation, le canton du Valais a vu les investissements exploser, passant de 2,2 millions à près de 30 millions de francs. Les deux tiers de cette somme sont toutefois à mettre à l’actif de la start-up sédunoise H55, qui vise le marché des petits avions à propulsion électrique.

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Toujours trop peu de grosses levées

Onze des vingt plus grosses levées de fonds de l’année sont également réalisées par des sociétés biotech. Les auteurs du rapport attribuent toutefois la plus grosse opération à GetYourGuide (ZH). Mise en difficulté par la pandémie, la licorne touristique, qui dirige ses opérations depuis Berlin, a engrangé 122 millions de francs sous la forme d’un emprunt convertible.

La start-up vaudoise Sophia Genetics a réalisé la deuxième levée la plus importante. Celle qui entend améliorer la précision des diagnostics et des traitements grâce à la science des données a augmenté sa base de financement de 110 millions de francs. Cinq transactions ont dépassé 80 millions, sans qu’il y ait toutefois des méga-rondes de financement comme cela avait été le cas en 2019.

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Avec des tours de financement respectifs de 37 et 23 millions de francs, Polares et Lunaphore sont les deux seules autres romandes (avec la start-up vaudoise Kandou, 84 millions de francs) qui figurent dans le top 20 des levées de fonds. Actives dans les medtechs, les deux dernières témoignent d’un regain d’intérêt des investisseurs pour ce secteur. La forte concentration des moyens dans les biotechnologies n’est pas sans risque pour l’économie. En cas de succès, le retour sur investissement est élevé, mais le taux d’échec dans ce secteur est relativement important.

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