L’inflation marque un coup d’arrêt en Suisse
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AbonnéLe taux d’inflation pourrait avoir atteint son pic. Le renchérissement est resté stable en juillet par rapport au mois précédent. Sur un an, il s’est inscrit à 3,4%, au même niveau qu’en juin

Au vu des circonstances, c’est devenu un chiffre très attendu chaque mois. L’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 3,4% en juillet sur un an, après une hausse de 3,4% en juin, de 2,9% en mai, de 2,5% en avril et de 2,4% en mars. En rythme mensuel, l’inflation est restée stable à 104,5 points, a indiqué mercredi l’Office fédéral de la statistique (OFS).
La dynamique de l’inflation en Suisse semble s’essouffler. Pour la première fois de l’année, les prix n’augmentent plus d’un mois à l’autre. «C’est une bonne nouvelle, après trois mois compliqués», note François Savary, directeur des investissements chez Prime Partners. Pour rappel, les prix à la consommation avaient augmenté de 0,4% en avril, de 0,7% en mai et de 0,5% en juin. Ce qui laisse espérer une détente progressive de la situation au second semestre. Ces chiffres s’affichent dans la fourchette des prévisions des économistes sondés par l’agence AWP, qui tablaient sur une hausse des prix comprise entre 3 et 3,7% en rythme annuel.
«La question de l’inflation va rester centrale, avertit François Savary. Il faudra voir dans les prochains mois si cette tendance se confirme.» La stabilité de l’indice par rapport au mois précédent résulte de tendances opposées qui se sont compensées dans l’ensemble, explique l’OFS. Les prix du mazout ont baissé, de même que ceux de l’habillement et des chaussures en raison des soldes. En revanche, les prix du gaz ainsi que ceux des hôtels et restaurants ont augmenté.
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L’inflation sous-jacente, c’est-à-dire hors produits frais et énergie, s’est établie à 2% sur un an, contre 1,9% en juin. Sur un mois, elle a toutefois diminué de 0,2%. Malgré un repli de 0,7% en variation mensuelle, les produits importés (+8,4% sur un an) ont fait gonfler la facture annuelle, quand les produits indigènes – en hausse de 0,2% par rapport au mois précédent – n’ont renchéri que de 1,8% dans le même temps.
Moral des consommateurs en berne
Bien que le renchérissement se soit pour le moment stabilisé, les craintes de ralentissement économique pèsent sur le moral des consommateurs. Le baromètre du Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco), publié mardi, est ainsi passé sous le seuil enregistré au début de la pandémie de covid, à -42 points. L’évaluation de la situation économique personnelle n’a jamais été aussi pessimiste, et la propension aux grandes acquisitions reste fortement inférieure à la moyenne.
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Reste que l’inflation en Suisse se situe toujours à un niveau relativement bas en comparaison internationale. Le franc représente une protection contre le renchérissement, s’accordent à dire les analystes. Dans la zone euro, l’indice des prix à la consommation a ainsi atteint un nouveau record en juillet, à 8,9% sur un an, après 8,6% en juin. Et aux Etats-Unis, le taux d’inflation était de 9,1% en juin, soit le niveau le plus élevé depuis décembre 1981.
La Banque nationale suisse (BNS) avait surpris tout le monde en augmentant son taux directeur de 0,50 point à -0,25% à la mi-juin, pour lutter contre la hausse des prix. C’est la première fois depuis quinze ans qu’elle resserrait sa politique monétaire. La banque centrale table sur une inflation de 2,8% cette année et de 1,9% en 2023.
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