La livre dévisse, le chaos politique britannique inquiète
Marchés financiers
Les marchés s’inquiètent de l’instabilité politique au Royaume-Uni. Malgré de futures élections, l’inflation élevée, la récession qui approche et les effets du Brexit perdurent

La livre pique du nez, pénalisée par l’incertitude qui règne au Royaume-Uni après la démission hier de la première ministre Liz Truss, le chaos politique en pleine crise économique éloignant les investisseurs des actifs britanniques. Vers 11h25, la livre dévissait de 0,83% à 1,1137 dollar et de 0,50% à 87,55 pence pour un euro, tandis que les taux d’emprunts britanniques remontaient, à 4,03% pour les bons à 10 ans et à 4,08% pour les bons à 30 ans.
Dans un premier temps, le départ de Liz Truss, qui avait présenté des mesures budgétaires non chiffrées et fait plonger la livre à son plus bas historique, avait rassuré le marché et fait grimper la devise jeudi. Mais le répit de la livre n’aura pas duré et la devise connaît «une nouvelle période chaotique», observe Derek Halpenny, analyste chez MUFG. «La logique voudrait que Rishi Sunak devienne premier ministre, mais la logique n’est pas quelque chose que l’on peut prendre pour acquis ces derniers temps», ajoute-t-il.
Notre éditorial: Démission de Liz Truss: les marchés avaient raison
Les problèmes restent
Les divisions au sein du parti conservateur, qui a promis de choisir un nouveau premier ministre avant vendredi prochain, pourraient compliquer les choses. L’ancien premier ministre Boris Johnson devrait se présenter, selon la presse nationale. «Si Boris Johnson est élu, est-ce qu’il pourra contrôler le parlement» pour faire voter ses lois, se demande Neil Wilson, analyste chez Markets.com, qui souligne que Rishi Sunak peinerait également à obtenir une majorité constante.
«Tous les problèmes comme l’inflation élevée, la récession qui approche et les effets du Brexit, qui étaient là avant la crise gouvernementale, restent difficiles à résoudre», rappelle You-Na Park-Heger, analyste chez Commerzbank.
Depuis le début de l’année et malgré des hausses répétées des taux de la Banque d’Angleterre (BoE), la livre a perdu 18% face au dollar et 4% face à l’euro.
Lire aussi: La presse britannique se penche sur la «course effrénée» et périlleuse pour succéder à Liz Truss