Fiscalité
Plus aucun Etat ne figure sur la liste noire. L’OCDE a retiré de la liste les quatre derniers pays: l’Uruguay, le Costa Rica, les Philippines et la Malaisie. Mais la menace de sanctions n’est pas écartée contre les pays qui se sont engagés à assouplir le secret bancaire, Suisse comprise.
La liste noire n’est plus. Les quatre derniers Etats qui y figuraient, la Malaisie, l’Uruguay, le Costa Rica et les Philippines, se sont engagés à appliquer les standards de l’OCDE en matière fiscale, a annoncé le secrétaire général de l’organisation, le Mexicain Angel Gurria.
Cette capitulation, moins d’une semaine après le sommet du G20, marque l’aboutissement d’un processus de pression sur les paradis fiscaux qui a démarré en octobre dernier. Angel Gurria, sévèrement critiqué en Suisse, au Luxembourg ou en Autriche pour son attitude durant cette période, a tenté de se défendre lors d’une conférence de presse au siège parisien de l’OCDE.
Première critique: pourquoi Hong-Kong et Macao ne figurent-ils pas sur la liste grise des pays qui se sont récemment engagés à coopérer, comme la Suisse? Angel Gurria a expliqué qu’il s’agissait d’«incorporer la nature spéciale des relations [de ces territoires] avec la Chine» – qui menaçait de faire capoter tout le processus si ses deux dépendances étaient listées par l’OCDE.
Second reproche: pourquoi mettre sur pied d’égalité des pays «sérieux» comme la Suisse avec Anguilla, Sainte Lucie ou le Panama, qui s’étaient engagés à devenir transparents dès 2002 mais n’ont strictement rien fait ? «C’est une bonne question, nous allons bouger», a dit Angel Gurria. Il a promis de «revisiter» le cas de ces pays.
Enfin, comment l’OCDE a-t-elle pu prêter main forte aux menaces de sanctions du G20 contre ses propres membres – la Suisse, l’Autriche, le Luxembourg et la Belgique? Angel Gurria a expliqué que ces menaces n’émanaient pas de son organisation, et qu’il souhaite que les sanctions ne soient jamais appliquées: «On veut voir ces pays hors de danger, on veut les voir progresser», a-t-il dit. Ce qui impliquera, si possible, de signer de nouveaux traités de coopération fiscale avant le prochain sommet du G20, en novembre.