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Le taux de vacance de locaux commerciaux dans la Cité de Calvin a augmenté de 40% l’an passé par rapport à 2012. Près de la moitié des bureaux du centre-ville sont à présent libres, signe que de nombreuses banques ont déserté le secteur. Ailleurs en Suisse, dans le meilleur des cas l’offre stagne ou est en recul
Moins de bureaux vacants en Suisse, sauf à Genève
Rapport Les banques libèrent des locaux
Genève fait exception en Suisse. Alors qu’en 2013 l’offre nationale du marché des bureaux est tombée à 4,1%, le taux de vacance genevois s’est hissé de 40% en un an, à 4,5%. Dans son rapport publié mardi, la société de conseil Colliers International précise que sur une base d’environ 43 millions de m2 de bureaux dans la Cité de Calvin, quelque 200 000 m2 sont à présent vacants. La situation, selon le groupe signataire du bail du Human Brain Project dans le Campus Biotech (ex-locaux de Merck Serono), devrait perdurer durant au moins le premier semestre 2014.
Près de la moitié des surfaces disponibles à Genève se concentrent à présent au centre-ville. Les raisons: les modifications structurelles du secteur bancaire (70% des vacants), la mauvaise santé de l’industrie et la diminution de la demande des organisations internationales.
«Les activités de gestion de fortune subissent diverses pressions forçant les établissements à redimensionner leurs effectifs. Cela se fait de manière plus ou moins discrète depuis environ deux ans et conduit à un redéploiement immobilier qui se traduit par un abandon d’étages au centre-ville ou par un regroupement en périphérie», explique Bertrand Cavaleri, sous-directeur de Colliers International Suisse romande.
20% de baisse dans le centre
Selon l’expert, au moins deux des cinq gros Hedge Funds britanniques venus à Genève par attrait fiscal sont dernièrement repartis. Par ailleurs plus prudentes, les entreprises répugnent à s’installer durablement. Exemple: l’été passé, la demande de locaux relatifs à la Genève internationale – près du tiers du parc immobilier commercial du canton – a diminué. «De nombreuses organisations candidates n’ont pas concrétisé d’implantation», résume Bertrand Cavaleri.
Les bureaux du centre-ville genevois, où les prix devraient se contracter de 20% selon Colliers, ont mal vieilli. Quelque 40% du parc en question sont inadaptés, car prévus à l’origine pour du résidentiel. Raison pour laquelle le groupe s’attend, ces dix prochaines années, à une vague de départs d’entreprises vers de nouveaux bassins d’emplois situés en périphérie et à proximité de Genève Aéroport.