Le Brésil avait déposé plainte en février 2003 et plusieurs pays s'étaient constitués parties prenantes. Selon la diplomatie brésilienne, quelque 25 000 producteurs américains de coton ont reçu entre août 1999 et juillet 2003 un total de 12,4 milliards de dollars de subventions pour une production d'une valeur de 13,9 milliards de dollars pour la même période, ce qui équivaut à un taux de subventionnement de 89,5%. Grâce à ces aides, les Etats-Unis occupent 40% du marché mondial, où le prix est systématiquement inférieur à leurs propres coûts de production.
Une multitude de plaintes
Le verdict final de l'OMC doit être rendu public le 18 juin prochain. La décision de lundi porte déjà un coup dur à l'administration américaine en cette année électorale. Les producteurs de coton, notamment de la Caroline du Sud, sont de fermes partisans du Parti républicain duquel, à la fin de l'année dernière, ils ont obtenu la reconduction de la Farm Bill, prévoyant des subventions directes de 19 milliards de dollars par année.
Au-delà du coton, ce verdict pourrait ouvrir la voie à une multitude de plaintes. Selon l'OCDE, les pays industrialisés consacrent la somme de 300 milliards de dollars par année pour aider leurs paysans. L'Union européenne est concernée au premier rang. Le Brésil conteste son régime sucrier et un verdict est attendu incessamment.
La décision sur le coton devrait avoir aussi des conséquences sur une initiative lancée par quatre producteurs d'Afrique de l'Ouest, demandant la suppression des aides publiques américaines et européennes dans ce secteur. Dans cette région du monde, quelque 10 millions de personnes dépendent directement de cette culture et sont menacés dans leur survie à cause de minces recettes d'exportation. Lorsqu'ils ont réclamé la fin des subventions aux Etats-Unis et en Europe, Washington et Bruxelles leur ont proposé d'allonger leur enveloppe d'aide au développement et de diversifier leur agriculture.