Londres conclut un accord de libre-échange post-Brexit avec trois pays européens
Royaume-Uni
Une victoire pour le gouvernement de Boris Johnson, visant des accords commerciaux plus avantageux que ceux signés par l’UE: le Royaume-Uni vient de conclure avec trois pays de l’EEE, la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein

Le Royaume-Uni a annoncé vendredi un accord de libre-échange avec trois pays européens: la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein. Cet accord constitue une nouvelle étape dans son ambition de renforcer son rayonnement commercial après le Brexit.
L’accord conclu avec ces trois pays qui ne sont pas membres de l’Union européenne mais y sont étroitement liés via leur appartenance à l’Espace économique européen (EEE) porte sur un volume d’échanges de 21,6 milliards de livres en 2020.
Il va entraîner «un essor majeur de notre commerce» avec les trois autres Etats, a affirmé la ministre britannique du Commerce, Liz Truss, dans un communiqué.
«Global Britain»
Depuis la sortie du Royaume-Uni de l’UE, le gouvernement de Boris Johnson a pour projet, qualifié de «Global Britain», de négocier des accords commerciaux dans le monde, qui seront selon lui plus avantageux que ceux négociés par l’UE.
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Londres a déjà obtenu des accords avec l’UE, Singapour et le Japon, et est en discussion avec l’Australie, les Etats-Unis, l’Inde et la Nouvelle-Zélande. Des négociations vont aussi débuter avec le Canada et le Mexique.
Celui dévoilé vendredi va «dynamiser des secteurs importants comme le numérique, faire baisser les droits de douane sur des produits alimentaires et denrées agricoles britanniques de haute qualité et soutenir les emplois partout dans le pays», s’est félicité le ministère du Commerce.
Droits de douane
Couvrant pour l’essentiel les échanges avec la Norvège, l’accord prévoit notamment une réduction des droits de douane, qui peuvent aujourd’hui atteindre 277%, pour les exportateurs de certains fromages cheddar vers le pays nordique. Il comprend aussi des réductions des taux dans le porc, les volailles, certains poissons et crustacés et «aide à préserver 18 000 emplois» dans la pisciculture.
La Norvège de son côté a souligné que l’accord n’entraînerait pas une augmentation des quotas de bœuf et de fromages britanniques, apaisant ainsi a priori les peurs des producteurs nationaux alors que le gouvernement de centre droit fait face à des élections législatives qui se présentent mal en septembre.
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Le pays nordique sécurise ainsi l’accès à son premier marché, hors UE, le Royaume-Uni absorbant 22% de ses exportations, y compris beaucoup de gaz naturel et de poisson.
Parmi les autres avancées, le texte prévoit des procédures électroniques plutôt que formulaires papier pour les échanges commerciaux, un plafonnement des frais d’itinérance téléphonique («roaming») ou encore une reconnaissance mutuelle des formations de certains emplois qualifiés (infirmier, vétérinaire, avocat…).
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