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L'UBS a vraiment mal au cœur

Aux Etats-Unis, Gary Brinson est quelqu'un dans la gestion

Aux Etats-Unis, Gary Brinson est quelqu'un dans la gestion institutionnelle. Son départ y fera des vagues. Outre-Atlantique, ce métier est une chasse gardée où les outsiders comme UBS doivent être tirés à vue. Le rapprochement de Gary Brinson de l'ex-SBS, après qu'il eut cédé aux sirènes de Marcel Ospel en septembre 1994, avait fait jaser. Le voir définitivement partir au profit de Peter Wuffli, nommé à la tête de ce métier, montre qu'une page est tournée. Et qu'on pourra tirer sans sommation sur UBS.

Gary Brinson passait pour être aussi un proche du CEO d'UBS. Aurait-il fait les frais, comme Rudi Bogni il y a quelques jours, des problèmes de rentabilité de cette activité et du mécontentement manifeste de nombreuses institutions? Dans ce métier, il faut être dans le quintette mondial de tête en termes d'actifs sous gestion, d'organisation et de niveau la performance réalisée, pour continuer à séduire des clients. Or, UBS Asset Management est un poids plume. En Suisse, elle dispose traditionnellement de 23% du marché. Un coussin de paresse…

Mais le groupe UBS a tout juste 1% du marché institutionnel américain, environ 8% de celui du Royaume-Uni, 2% du japonais et 6% de l'australien. C'est loin de la taille critique. Il n'a pas non plus fait ses preuves en termes de rentabilité dans un domaine où les marges se comptent entre 7 et 12 points de base seulement. Avoir intégré dans ce métier tous les fonds de placement prouve que le problème est aigu. Dans les prochains comptes, on verra d'ailleurs si les vases communicants ont fonctionné… En attendant, rapprocher les styles de Brinson et de Phillips & Drew, contrairement à ce qui avait été dit aux investisseurs le 6 décembre, prouve encore qu'UBS a vraiment mal au cœur.