Les 27 chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE réunis en sommet à Bruxelles se sont finalement mis d'accord sur un embargo progressif concernant le pétrole transporté par bateau, soit les 2/3 des achats européens de pétrole russe. L'exemption prévue pour le pétrole acheminé par oléoduc, afin de lever le veto de Budapest, est temporaire. La mesure va permettre à la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque, enclavées et dépendantes de Moscou, de continuer à être approvisionnées.

«Cela va couper une énorme source de financement de la machine de guerre de la Russie», a tweeté le président du Conseil européen Charles Michel.

Berlin et Varsovie s'étant engagés à arrêter leurs importations par l'oléoduc Droujba; au total, ce sont 90% des exportations de pétrole russe vers l'UE qui seront arrêtées d'ici à la fin de l'année, affirment la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président français Emmanuel Macron. L'extension de l'embargo aux livraisons par oléoduc sera ensuite discutée «dès que possible».

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait interpellé un peu plus tôt les Européens sur leur nécessité de faire front face à Moscou, dans un message vidéo diffusé lors du sommet extraordinaire à Bruxelles.

«Le point-clef bien sûr c'est le pétrole. L'Europe devra renoncer au pétrole russe. Car il en va de l'indépendance même des Européens vis-à-vis de l'arme énergétique russe», a-t-il commenté lundi soir dans son adresse quotidienne à ses compatriotes, avant même que la nouvelle de Bruxelles ne tombe.

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Trois banques russes, dont la Sberbank, exclues de Swift

Ce sixième paquet de sanctions européennes comprend aussi l'exclusion de trois banques russes du système financier international Swift, dont la Sberbank, principal établissement du pays.

Les dirigeants européens ont également approuvé lundi soir l'octroi de 9 milliards d'euros au gouvernement ukrainien pour couvrir ses besoins immédiats en liquidités afin de faire fonctionner son économie.

Le deuxième et dernier jour du sommet doit aussi aborder ce mardi la transition énergétique du continent pour se passer du gaz russe, et la crise alimentaire liée à la guerre en Ukraine qui menace en particulier le continent africain.