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Les magasins Migros-Genève, meilleurs élèves de la coopérative sur l'année 2001

Commerce. L'antenne genevoise du géant orange annonce un chiffre d'affaires dépassant le milliard de francs. Cette hausse fait de Genève la région la plus dynamique au niveau national

«L'arrivée de Carrefour nous fait plaisir. Elle est stimulante.» Un brin provocateur, Guy Vibourel, directeur de Migros-Genève, ne cache pas sa sérénité à la veille de l'implantation de ce concurrent d'envergure en Suisse. L'annonce du chiffre d'affaires réalisé par le géant orange en terre genevoise pour 2001 explique cette quiétude. Les ventes de Migros-Genève, qui s'étend jusqu'à Gland, dépassent le milliard de francs (1,03 milliard précisément). Un chiffre symbolique que l'antenne genevoise n'avait plus atteint depuis une dizaine d'années. Cette progression, de 5% par rapport à 2000, fait de Genève la coopérative la plus dynamique au niveau national. Elle contrôle environ 25% du secteur alimentaire du canton. Son principal concurrent, Coop, ne peut pas, suite à la fusion des coopératives régionales avec Coop Suisse en janvier, communiquer pour l'instant de résultats comparables. Raymond Léchaire, directeur des ventes de Coop en Suisse romande, estime toutefois que l'année écoulée a permis à son groupe «d'augmenter ses parts de marché à Genève pour une surface de ventes identique». Dans le détail, l'augmentation du chiffre d'affaires de Migros-Genève touche presque tous les points de vente (43 enseignes), de l'hypermarché (+20%) à la restauration (+8,6%) en passant par le bricolage (+1,6%). Une seule exception, les petits magasins de quartier voient leurs ventes baisser d'environ 9%. «Cette problématique n'est pas nouvelle, relève Guy Vibourel. A chaque ouverture d'un magasin de taille moyenne, ces points de vente sont touchés. Nous pratiquons ainsi une espèce de cannibalisme.» Ces enseignes, qui répondent souvent à la demande d'une clientèle âgée, sont-elles appelées à disparaître? «Nous estimons, analyse le directeur genevois, que ces magasins ont un avenir en adaptant leur offre.» Leur fermeture n'est donc pas envisagée pour l'instant.

Modeste bénéfice

Guy Vibourel prévoit un bénéfice après impôts de 9 millions en 2001. «Un résultat très modeste», admet le dirigeant. Ce dernier rappelle cependant pour sa défense les buts du groupe. «La coopérative ne doit verser aucun dividende, relève-t-il. Nos clients sont nos actionnaires. Et nous tentons à travers nos prix de les satisfaire. Nous cherchons également à récompenser nos collaborateurs. Enfin, nous devons assurer la pérennité de notre entreprise.» Le résultat affiché reflète, selon le patron genevois, la poursuite de ces objectifs. Dans cette perspective, le plus important employeur privé du canton (3863 collaborateurs) assure depuis le 1er janvier un salaire minimum de 3300 francs bruts à l'embauche. De plus, le groupe réinvestissant constamment ses gains entend poursuivre son financement de nouveaux projets (220 millions depuis 1995). «En 2002, 30 à 35 millions de francs seront consacrés à nos investissements», explique Guy Vibourel. Deux chantiers sont actuellement en cours à Carouge et à Nyon. Cette dernière construction permettra l'ouverture en 2004 d'un centre de 20 000 m2 consacré aux loisirs.