L’Afrique a beau être le continent pour l’instant le moins touché par la pandémie de Covid-19, elle est frappée de plein fouet par la crise économique. Les échanges commerciaux entre la Suisse et les pays africains s’en ressentent, selon les données publiées ce mardi par le Swiss-African Business Circle (SABC). Cette association qui promeut le renforcement des liens économiques entre la Suisse et l’Afrique organise ce vendredi 25 juin son événement annuel, dont Le Temps est partenaire.

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«Les échanges avec l’Afrique ont diminué de 15 à 25% en 2020», reconnaît Michael Rheinegger, le directeur du SABC. Notable exception: les importations d’or africain ont encore augmenté l’an dernier pour atteindre une valeur de 13,7 milliards de francs. La Suisse importe 14% de son or d’Afrique. Dans l’ordre, les plus importants pays de provenance sont le Burkina Faso, le Ghana, l’Afrique du Sud et le Mali.

Si l’on exclut le commerce de l’or, les principaux partenaires commerciaux de la Suisse sont sans surprise parmi les plus grandes économies du continent: l’Egypte, l’Afrique du Sud, le Maroc, le Nigeria, la Tunisie et l’Algérie. Ces six pays comptaient en 2020 pour près de trois quarts des échanges avec la Suisse (toujours à l’exclusion de l’or).

Médicaments contre matières premières

Près de la moitié des exportations helvétiques vers le continent sont constituées de médicaments. Pour sa part, l’Afrique exporte surtout des matières premières vers la Suisse, à commencer par le pétrole ou des fèves de cacao pour la Côte d’Ivoire et le Ghana. Les chiffres du commerce avec la Suisse illustrent une nouvelle fois la dépendance de nombreux pays à une ou deux matières premières. Mais près d’un quart des biens africains importés en Suisse étaient des vêtements ou des véhicules, ce qui démontre l’intégration grandissante de l’Afrique dans les chaînes de production mondiales.

Malgré tout, les échanges commerciaux de la Suisse avec l’Afrique restent marginaux. En 2020, ils comptaient pour 5 milliards de francs, soit 1,2% de la valeur des échanges globaux helvétiques. En ajoutant l’or, ils ont atteint 17,2 milliards, soit 3% du commerce global de la Suisse. Michael Rheinegger reste pourtant optimiste sur les perspectives futures. Il en veut pour preuve le fait que, ces dernières années, 7% des nouveaux emplois créés par les entreprises suisses à l’étranger l’ont été en Afrique. Depuis une décennie, la Suisse figure parmi les 15 premiers investisseurs sur le continent. «La population africaine va doubler d’ici à 2050. Ce sera un marché incontournable», prévoit Michael Rheinegger. Les entreprises suisses emploient plus de 150 000 personnes en Afrique.