Le chaud et le froid ont soufflé sur les marchés financiers mercredi et jeudi. Toujours en provenance des Etats-Unis. D’une part, le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 1,7% au deuxième trimestre, a annoncé le Département américain du commerce. C’est certes mieux que les prévisions des analystes (1,1%), mais cela demeure toutefois insuffisant pour relancer véritablement la machine économique, aux yeux des experts. D’autant que le ministère a revu la croissance du premier trimestre à la baisse – 1,1% contre 1,8% précédemment.

Le chaud est quant à lui venu principalement de la Réserve fédérale (Fed). Cette dernière a annoncé – dans la foulée – qu’elle poursuivait en l’état sa politique de soutien à l’économie. «Le Comité a décidé de continuer l’achat de titres appuyés sur des prêts immobiliers pour 40 milliards de dollars par mois, et de bons du Trésor à long terme pour 45 milliards de dollars par mois», a indiqué l’institution monétaire dans un communiqué. La Fed a même précisé qu’elle pourrait augmenter le rythme de ses achats si nécessaire.

Au mois de juin, Ben Bernanke avait inquiété les investisseurs du monde entier. Le président de la Fed avait alors averti que, si la conjoncture américaine continuait de s’améliorer, la banque centrale réduirait graduellement ses injections de liquidités en fin d’année pour les arrêter définitivement à la mi-2014. Autrement dit, la Fed lèverait le pied dès que le taux de chômage baisserait autour de 7% et que les prix resteraient stables.

Or, le Comité de politique monétaire a indiqué mercredi que l’inflation a été «de façon constante sous son objectif de 2%», ce qui pourrait «poser des risques» pour l’économie. De plus, les dirigeants de la Fed ont estimé que la croissance économique des Etats-Unis avait été «modeste» au premier semestre. Ce qui représente un certain changement de ton puisqu’ils l’avaient qualifiée jusque-là de «modérée». Enfin, la croissance est restée inférieure, pour le troisième trimestre consécutif, à 2%. Un niveau jugé nécessaire pour réduire un taux de chômage qui s’inscrit toujours – en attendant les chiffres de juillet ­publiés aujourd’hui – à 7,5% de la population active. Et cela malgré une nouvelle baisse des inscriptions hebdomadaires, signalée hier.

Du coup, les marchés ont été ­rassurés quant à l’implication de la Réserve fédérale pour soutenir l’économie américaine. L’indice Standard & Poor’s a même dépassé hier, pour la première fois de son histoire, la barre des 1700 points.

«Le Comité a décidé de continuer l’achat de titres immobiliers et de bons du Trésor à long terme»