La volatilité reste de mise sur le marché américain, avec une rotation sectorielle très rapide et donc aucune grande tendance qui ne se dessine, à l'image du Nasdaq, particulièrement sensible aux humeurs changeantes des investisseurs. Ainsi, jeudi dernier, l'indice phare des valeurs technologiques a ouvert en baisse de près de 4% pour finalement clôturer en hausse de quelque 3%! Ce manque de direction du marché reflète notamment l'incertitude entourant la politique de la Réserve fédérale. La hausse des taux est-elle finie ou non? La publication fin juillet de chiffres de croissance du PIB plus forts qu'attendu avait relancé les débats sur une probable hausse lors de la prochaine réunion de la Fed le 22 août, mais, au vu des signes de ralentissement perceptibles dans les données économiques sorties la semaine dernière, rien n'est moins sûr. Ce d'autant plus que la portée politique de ce type de décision ne doit pas être minimisée, à trois mois des élections présidentielles.

La semaine dernière aura en effet vu la publication de chiffres économiques modérés, avec notamment l'enquête périodique auprès des directeurs d'achat (NAPM) qui montre un niveau de confiance (51,8%) en juillet inchangé par rapport au mois précédent, et surtout au plus bas depuis début 1999. Les ventes de nouvelles maisons ralentissent également, pour se situer au plus bas niveau depuis plus de deux ans.

Enfin, sur le plan des nouvelles sectorielles, s'il est un segment qui peine en ce moment, c'est bien celui de la distribution. A un environnement macro-économique difficile – incertitude quant à la fin de la hausse des taux, coup de frein des dépenses du consommateur entraînant une hausse des inventaires et donc un discounting accru pour écouler la marchandise excédentaire affectant les marges –, s'ajoutent les problèmes spécifiques à certaines sociétés. Ainsi, Gap a pour la seconde fois en un mois annoncé que ses résultats pour le trimestre seraient en dessous des attentes des analystes, en raison de ventes décevantes au mois de juillet, partiellement attribuables à des problèmes logistiques dans sa division Old Navy.

* Lombard Odier & Cie.