D'après Charlene Barshefsky, la représentante américaine au Commerce, cet accord va générer des économies de près de 2 milliards de dollars pour les grands groupes étrangers. L'ensemble de ces réductions, rétroactives au 1er avril de cette année, coûtera environ 50 milliards de yens (480 millions de dollars) à NTT sur l'exercice fiscal qui se terminera à fin mars 2001. La perte sera deux fois plus importante l'année suivante et elle avoisinera même les 110 milliards de yens pour l'exercice s'achevant en mars 2003. La disparition de cette rente de situation va donc obliger le géant japonais à revoir sa stratégie commerciale. «L'impact de la baisse sera très fort pour nous, a indiqué Michio Takeuchi, directeur général adjoint de NTT West, une des deux filiales de la maison mère. Notre seule réponse sera de lancer de nouveaux services et de réduire nos coûts. Nous n'avons toutefois pas de projets exacts sur ce que nous allons faire.»
Consommation stimulée
Pour Laurence Chui, analyste auprès de Lombard Odier & Cie à Londres, «cet accord est une bonne chose pour l'économie nippone. Il va surtout faciliter l'accès à Internet pour les ménages japonais. En diminuant le prix des appels locaux, on augmente forcément le flux des télécommunications.»
Dans un communiqué, Bill Clinton met en avant les avantages de cette négociation. Le président américain souligne que «cet accord va permettre aux sociétés de haute technologie américaines de vendre leur savoir-faire tout en augmentant le nombre de consommateurs japonais qui font appel aux services fournis par Internet. C'est une situation où tout le monde sort gagnant.» Ce vent de libéralisation va aussi donner un coup de pouce aux industries japonaises de technologies et de communications qui ont accumulé un retard important par rapport à l'Europe et aux Etats-Unis. En rendant l'accès au réseau moins coûteux pour les ménages comme pour les entreprises, le Japon va stimuler les sociétés de la Nouvelle Economie. La disparition d'une rente monopolistique va très certainement revitaliser un secteur qui avait pour l'instant peu de poids dans l'économie nippone.