Le marché des produits bio a plafonné en 2004
AGRICULTURE
La production biologique suisse se stabilise. Elle a généré un chiffre d'affaires de 1,19 milliard de francs en 2004, en légère augmentation de 3% par rapport à l'année précédente.
Le pic de croissance de la conversion des fermes à la culture biologique des années 1995-1997 (40%) et 2001-2002 (8%) est passé. Cette année, l'association Bio Suisse table sur une augmentation de la production sous son label certifié «Bourgeon» de 2,2%.
Le directeur de Bio Suisse, Stefan Odermatt, indiquait mardi devant les médias que «l'offre et la demande de produits bio doivent s'équilibrer», ce qui semble être le cas actuellement, sauf pour le lait qui est en surproduction, et les céréales en sous-production. Le marché suisse global des produits biologiques a généré un chiffre d'affaires de 1,19 milliard de francs en 2004, en légère augmentation de 3% par rapport à l'année précédente. Karl Weisskopf, porte-parole de Coop, confirme qu'«on est bien arrivé à un point où les consommateurs de produits biologiques sont saturés».
Focalisation sur le bon marché
De plus, actuellement tous les commerçants de détail revoient leur politique de marketing. L'arrivée du discounter Aldi a eu pour résultat une focalisation sur les prix, au détriment de la qualité des produits vendus. «Mais nous voyons les premiers signes d'un retour à une situation où les produits biologiques vont avoir de nouveau la cote», complète Stefan Odermatt en parlant du lancement début mars de la campagne de Coop sur les veaux élevés bio.
Et la présidente de Bio Suisse, Regina Fuhrer, d'ajouter «qu'à force de vouloir toujours acheter trop bon marché, cela revient cher», en faisant allusion aux coûts sociaux et environnementaux liés à une production ne respectant pas les standards définis par cette association.
Les Suisses ont dépensé en moyenne 160 francs pour des produits biologiques en 2004. Particulièrement appréciés des consommateurs sont les produits frais comme la viande, les produits laitiers, les œufs, le pain, les fruits et les légumes, pour une part de marché de 7% (692 millions). La vente des œufs connaît un véritable boom, particulièrement en Suisse romande, où elle augmente de près de 40%. Tandis que de nouveaux produits comme le poisson, la crème pour le café, le fromage de production locale, ou encore les produits «convenience» (produits demandant peu de préparation) se développent.