Le marché suisse de la chaussure est devenu allemand
Depuis quelques années, les faillites se succèdent dans ce domaine désormais dominé dans le pays par un duo allemand formé de Zalando et de Deichmann, société mère de Dosenbach-Ochsner
«Il n’y a bientôt plus personne.» Sébastien Aeschbach a une quinzaine d’années d’activité professionnelle au compteur et plus assez de doigts pour recenser le nombre de magasins et de chaînes qui ont déposé leur bilan depuis son arrivée dans l’entreprise familiale du même nom. Bien connue des Romands, celle-ci est active depuis 150 ans dans la vente de chaussures et est probablement devenue aujourd’hui numéro trois du secteur en Suisse.
Annoncée fin 2022, la mise en faillite de Vögele Shoes a représenté l’une des chutes les plus spectaculaires de ces dernières années. Elle est emblématique de la concentration extrême que ce secteur a vécue: disparition en 2020 des magasins Pasito-Fricker, départ de Suisse de la Halle aux chaussures ou fermeture par Bata de ses magasins alémaniques. La pandémie a sonné le glas pour ces enseignes mais d’autres noms romands du secteur avaient déjà mis la clé sous la porte avant. Gillion-Rey a jeté l’éponge en 2011. Dénervaud en a fait de même en 2019.