Si une troisième vague ne vient pas tout chambouler, le marché du travail suisse aura mis moins d’une année pour commencer à se remettre de la crise sanitaire du coronavirus.

Selon les chiffres publiés lundi matin par le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco), le taux de chômage a très légèrement reculé à 3,6% en février, après avoir atteint son plus haut niveau depuis 2010, à 3,7%, en janvier. Il touche ainsi le bas de la fourchette des prévisions des économistes sondés par l’agence AWP, qui misait sur un taux situé entre 3,6 et 3,9%.

L’ensemble des demandeurs d’emploi inscrits se chiffre ainsi à 259 735 personnes à fin février, soit 1764 de moins que le mois précédent. Chez les jeunes (15 à 24 ans), le chômage est passé de 3,4 à 3,3%. Un recul, de seulement 0,5%, est aussi à noter dans la tranche des 50 à 64 ans. Le Seco signale également que les places vacantes annoncées sont en hausse de 5737, par rapport à janvier, à 38 768. Parmi elles, quelque 26 000 places étaient soumises à l'obligation d'annonce auprès des offices régionaux de placement (ORP) pour les professions dont le taux de chômage dépasse 5%.

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En Suisse romande, c’est le canton du Valais qui bénéficie de l’embellie la plus notable, avec une baisse de 0,4 point de pourcentage, à 4,5%. Genève, en revanche, est le seul canton suisse qui enregistre une hausse du chômage, de 0,1%, à 5,7%. Par branche économique, le secteur du bâtiment et du génie civil décompte 1350 chômeurs en moins qu’en janvier, pour un taux de 6,8%.

Loin du compte

Toutefois, ces améliorations sont à relativiser, au regard de l’état du marché du travail en février 2020, avant que la pandémie ne paralyse la vie sociale et économique et lorsque le taux de chômage national plafonnait à 2,5%.

Dans l’hôtellerie-restauration par exemple, le taux de chômage atteint 10,3% en février. Cela représente 19 220 personnes. Et c’est deux fois plus qu’il y a un an. Globalement, le nombre de chômeurs en Suisse a augmenté de 42%, touchant 50 000 personnes de plus. Chez les jeunes, ils sont 5200 à s’être inscrits auprès des ORP depuis un an, soit une hausse de 43%. Une progression identique à celle subie par les seniors.

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Sur le front du chômage partiel, un léger recul (de 1%) est également constaté entre novembre et décembre 2020, date des derniers chiffres disponibles. Les réductions d’horaire de travail (RHT) concernaient encore 293 768 personnes et 34 667 entreprises. Là aussi, les comparaisons avec la situation pré-pandémie permettent de relativiser l’embellie: en décembre 2019, seules 3279 personnes et 152 entreprises avaient recours au chômage partiel.