Les marchés mondiaux saluent la décision de la Fed
tentative de relance
L’annonce mardi soir, par les autorités américaines du déversement de 600 milliards d’argent frais dans leur économie provoque ce matin la hausse de nombreux marchés. Et la poursuite de l’affaiblissement du dollar, en déclin depuis onze mois face aux autres devises.
Les marchés boursiers et ceux des matières premières ont ouvert en hausse ce matin, au lendemain de l’annonce par les autorités monétaires américaines du lancement d’un nouveau programme de création monétaire. Le dollar et les emprunts à trente ans de l’Etat américain ont de leur côté vu leur valeur se déprécier.
Reflétant l’évolution moyenne des principaux marchés boursiers mondiaux, l’indice MSCI World Index progressait de 1,2% en milieu de matinée, ce qui lui permettait d’atteindre son plus haut niveau depuis près de deux ans. Les marchés boursiers se rapprochent ainsi peu à peu de la zone dans laquelle ils se trouvaient avant la faillite de la banque Lehman Brothers, en septembre 2008. Reflet de la valeur du billet vert face à un panier de device, le «Dollar Index» a de son côté cédé 0,8% pour toucher un plus bas en onze mois. Les taux exigés par les marchés sur les emprunts à cinq ans de l’Etat américain ont diminué, tandis que ceux requis sur ses prêts à trente ans ont augmenté, faisant ressortir une différence record entre ces deux rendements. Reflétant l’évolution moyenne du prix de vingt-quatre matières premières, l’indice S & P GSCI s’est apprécié de 1,4% ce matin. Le plan de la Réserve Fédérale consistant à inonder l’économie américaine de «cash» a fait monter les cours du pétrole brut de 1,6% à 86.05 dollars. Le sucre blanc a vu lui sa valeur grimper de 2,5%, son prix n’ayant jamais été aussi élevé depuis au moins 1989. L’argent-métal n’a, lui, jamais été aussi cher depuis vingt ans.
L’annonce par la Réserve Fédérale mardi soir, d’un programme d’injection d’argent frais dans l’économie à concurrence de 600 milliards de dollars – par le biais de rachats d’emprunts obligataires sur les marchés – renforce la perception d’une situation économique mondiale arrêtant de se dégrader et d’une future amélioration des profits des entreprises. BNP Paribas, la première banque mondiale si l’on prend en compte le total de ses actifs, a annoncé un bond de 46% de ses profits au cours du troisième trimestre. Qualcomm, le premier fabricant de puces pour téléphones portables, a de son côté prévu des bénéfices plus élevés.
«Les marchés financiers bénéficient d’une injection d’argent frais ce qui leur permet de retrouver leur appétit pour le risque», observe Graham Bishop, stratège sur les marchés actions de la Royal Bank of Scotland à Londres. «Il y a maintenant des chances réelles que les marchés repartent jusqu’à la fin de l’année, des nouvelles de nouveau favorables provenant des annonces de leurs résultats trimestriels par les sociétés».
En Europe, l’indice boursier régional Stoxx Europe 600 progressait ce matin de 1,2% pour atteindre son plus haut depuis le 26 avril dernier. En hausse de 1%, Les actions des marchés émergents sont de leur côté revenus aux niveaux affichés en juin 2008. La bourse de Bombay s’est envolée de 2,1% pour toucher un nouveau record. La place de Shanghai a bondi de 1,9% tandis que celles d’Istanbul, de Johannesbourg, de Bangkok ou de Varsovie ont toutes progressé de plus de 1%.
Aux Etats-Unis, les transactions sur les marchés à terme électroniques indiquent que Wall Street pourrait aujourd’hui continuer de monter, appuyant ainsi la hausse de 0,4% déjà observée hier.