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les marchés obligataires. Rendements européens: poursuite de la baisse? par René-Pierre Giavina

Tout vient à point à qui sait attendre. Si cet adage se vérifie parfois

Tout vient à point à qui sait attendre. Si cet adage se vérifie parfois au quotidien, y adhérer peut s'avérer périlleux pour une banque centrale. La nouvelle baisse, longuement attendue, de 25 points de base du taux de refinancement de la BCE éclaircit temporairement l'environnement financier, mais ne renverse pas la tendance morose qui plane sur les perspectives conjoncturelles européennes.

Alors que les taux courts l'appelaient depuis le début de l'année, le récent recul des rendements offerts sur les benchmark gouvernementaux a également laissé entendre que le marché obligataire anticipait une politique monétaire moins rigide. En plus des perspectives d'assouplissement monétaire, la détente des rendements à

10 ans s'est aussi déroulée dans un contexte où les prémices d'une désinflation si espérée ont pris forme. Avec la morosité conjoncturelle ambiante et l'effritement du dollar, l'inflation ne manquera pas de poursuivre sa décrue, au grand soulagement des caciques de la BCE. Est-ce à dire que le rendement du Bund à 10 ans continuera de baisser? Rien n'est moins sûr.

Dans le sillage de statistiques économiques qui confirmeront, ces prochaines semaines, l'atonie du Vieux Continent et rassureront les défenseurs invétérés d'une politique monétaire visant à juguler l'inflation, le rendement du Bund à 10 ans peut continuer de s'effriter. Nous estimons cependant que le potentiel de détente est bien mince, au vu notamment du faible 2% de taux réel offert actuellement (4,8% de rendement à 10 ans moins 2,8% d'inflation). D'ici à la fin de l'année, la poursuite de la pentification de la courbe des rendements devrait ainsi se faire, en grande partie, par la baisse des taux courts.