Ivan Pictet, associé dans la maison du même nom, a avancé des estimations de résultats pour l'année 2001.
Alexandra Deruaz
Il est rare que les banquiers privés se livrent à des estimations de leurs résultats. Les données avancées par Ivan Pictet, associé dans la maison du même nom, restent d'ailleurs assez vagues. Mais les tendances sont intéressantes. Le bilan 2001 n'est ainsi pas fameux, comme on pouvait le penser. Dans les activités de gestion privée et institutionnelle, les banquiers privés ont enregistré des baisses de bénéfice entre 25% et 50%, comparé à une année 2000 exceptionnelle. En raison d'une évolution boursière déplorable, les portefeuilles balancés ont perdu entre 5% et 15%, selon le profil de risque, dans les banques qui pratiquent la gestion de fortune et pas seulement chez les banquiers privés.
Quant à la masse sous gestion, relève encore Ivan Pictet, il semblerait qu'elle soit restée stable dans les deux grandes banques suisses (UBS, CS) grâce à un apport important de nouveaux fonds. En revanche, les banques de gestion ne compensent par de nouveaux apports que la moitié des baisses de portefeuille. Quant aux banquiers privés, leur masse sous gestion serait en recul de quelques pour-cent («rien de très alarmant»), se situant entre les deux catégories précédentes. Chez Darier Hentsch & Cie par exemple, la masse sous gestion a baissé de 5% en 2001. L'acquisition nette de nouvelles fortunes s'est élevée pour sa part à 5%.
Au niveau des coûts, les banquiers privés, qui ont massivement engagé ces dernières années, parviennent à limiter les dégâts en réduisant massivement bonus et participations aux bénéfices.
Pour 2002, Ivan Pictet relève la quasi-impossibilité de faire des prévisions. Il espère une hausse légèrement inférieure à 8-10% des revenus. Difficile de déterminer aussi l'ampleur des apports de fonds, qui dépendra des pressions sur la Suisse. La politique budgétaire sera très austère mais les coûts pourraient quand même encore croître plus vite que les revenus.