Médias
Nouveaux frais liés au télétravail, chute des revenus publicitaires, mais augmentation massive des abonnements: le nouveau casse-tête économique des médias, illustré par la situation au «Temps»

Avec la crise du coronavirus, les journalistes du Temps sont en alerte, mais ils ne sont pas seuls au sein de l’entreprise. Les services techniques sont mobilisés pour que tout fonctionne pour tous les employés à distance presque aussi bien qu’en rédaction. Conséquence? Il a fallu doper le VPN, l’infrastructure qui permet de brancher toutes les équipes aux outils de mise en pages. Il a aussi fallu quintupler le nombre d’utilisateurs de Slack, notre messagerie instantanée. Tout cela à coups de quelques milliers de francs.
Mais il faut aussi faire face aux visiteurs qui affluent sur le site du Temps: à partir du 24 février (avec les premiers cas italiens signifiant le début d’un intérêt médiatique accru), ils sont deux fois plus nombreux. Le nombre de pages vues? Il a augmenté de 130%. Ivo Marques, responsable des technologies web, a donc dû adapter nos capacités d’hébergement pour éviter que le site du Temps ne ralentisse ou soit inatteignable – ce qui est arrivé par intermittence la semaine passée.
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Côté recettes, la situation est grave. Une grande partie des annonceurs annulent leurs campagnes. Des horlogers aux marques de voitures en passant par l’aviation: tous ont de bonnes raisons de ne plus souhaiter communiquer. Impossible également de préparer l’après-crise: les rendez-vous s’annulent en cascade. Restent nos partenaires. Les plus fidèles acceptent de repousser – plutôt que d’annuler – la diffusion d’une série de vidéos ou l’ouverture d’un blog sponsorisé.
Nous avons cependant décidé de rendre gratuits tous nos contenus relatifs à la crise – textes, vidéos, infographies. Mais cela n’empêche pas les bonnes nouvelles sur un front au moins: nous enregistrons deux fois plus de nouveaux abonnés depuis la crise. Sans que cela ne comble le fossé abyssal laissé par les défections publicitaires.
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