En Suisse, plusieurs milliers de propriétaires de Mercedes diesel recevront une lettre ces prochaines semaines les invitant à se rendre avec leur véhicule dans leur garage respectif. Objectif du rappel: la remise à jour d’un logiciel qui contrôle le niveau d’émissions de gaz polluants. «Il n’y a pas d’urgence et l’ensemble de l’opération sera étalée sur plusieurs mois, explique un porte-parole de la maison mère Daimler qui possède plusieurs autres marques, nous assumerons tous les frais.»

Rien que l’an dernier, 23 842 véhicules ont été vendus en Suisse par le constructeur allemand par le biais de sa filiale Mercedes-Benz Suisse SA. Sise près de Zurich, celle-ci compte 400 collaborateurs. Cette marque est parmi les plus populaires de Suisse, derrière BMW (24 708 unités vendues en 2016) et VW (42 000).

Tricherie

En réalité, le rappel concerne trois millions de Mercedes à moteur diesel, dans l’ensemble de l’Europe. Daimler, qui a été soupçonné de tricherie sur son logiciel de contrôle des émissions polluantes, consacrera 220 millions d’euros à cette opération. «Les véhicules sont conformes aux exigences de l’homologation et respectent les normes de sécurité», ajoute le porte-parole, qui insiste sur le fait que cette opération n’a rien à voir avec la crise liée à la manipulation du logiciel contrôlant les émissions.

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Il n’empêche. Cette opération rappelle le scandale qui avait éclaté en septembre 2015 et secoué l’industrie automobile allemande. Seize marques étaient concernées par la manipulation des calculs des émissions de gaz à effet de serre. «Les constructeurs, pas seulement allemands, ont, pendant des années, profité d’une faille dans la réglementation européenne pour désactiver le filtrage des émissions», résume l’AFP.

Confusion

Les voitures du groupe Volkswagen étaient touchées en premier lieu par le scandale, mais Daimler n’y a pas échappé. Le groupe a encore fait l’objet de perquisitions en mai dernier dans le cadre d’une enquête de la justice allemande. Les résultats sont inconnus, mais selon l’AFP, qui cite plusieurs médias allemands, il y aurait un soupçon de manipulation sur deux types de moteurs diesel. Le trucage soupçonné permettrait qu’un système de réduction des émissions polluantes ne se mette en route qu’au moment des contrôles et soit désactivé quand les voitures sont sur les routes.

Le constructeur allemand se dit conscient de la confusion entre le rappel de trois millions de véhicules et l’enquête en cours. «Le débat public autour des moteurs diesel crée de l’incertitude, a admis Dieter Zetsche, le patron de Daimler dans son communiqué de mardi. C’est pourquoi nous avons décidé de mesures supplémentaires pour rassurer les conducteurs de voitures diesel et renforcer la confiance dans cette technologie.»