Dès mercredi, l'abattage de boeufs deviendra possible à la ferme
Agriculture
Une viande moins industrielle? Les agriculteurs suisses pourront tuer les boeufs directement à la ferme pour réduire les souffrances de l'animal, selon le Blick am Sonntag

La mise en oeuvre mercredi d'un nouvelle directive fédérale sur les abattoirs et le contrôle de la viande arrive à point nommé. Elle survient au moment où le plus grand abattoir d'Europe, celui de Toennies, à Gütersloh, en Allemagne, est au coeur d'un scandale. Plus de 1000 salariés ont été testés positifs, ce qui a conduit les regards à se porter sur la production de viande allemande et en particulier sur les conditions de travail des sous-traitants.
En Suisse, dès le 1er juillet, toutes les fermes suisses auront la possibilité de tuer les boeufs à la ferme ou dans un champs, indique le SonntagsBlick. Le stress et la souffrance des animaux liés au transport à l'abattoir leur seront ainsi épargnés. Sous l'angle de la protection des animaux, c'est un progrès, constate le journal dominical.
Un intérêt notable
A ce jour, six fermes disposent d'une autorisation spéciale à ce sujet. «Je ne voulais pas que mes animaux doivent s'adapter aux structures existantes», déclare Cäsar Bürgi, à Holderbank dans le canton de Soleure, l'un des six agriculteurs concernés.
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L'abattage à la ferme veut encourager une consommation de viande plus durable. «Avec notre méthode, nous ne pouvons pas produire des quantités industrielles», ajoute Georg Blunier, l'un des deux paysans grisons au bénéfice d'une autorisation.
Le procédé, qui veut placer la qualité au premier rang des priorités, est certes plus durable mais aussi plus coûteux et compliqué, selon le journal. L'agriculteur grison tue uniquement 20 boeufs par an.
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Le procédé est fortement réglementé. Un représenté de l'administration doit être présent. Une fois mort, l'animal doit être amené dans les 45 minutes à l'abattoir pour y être éviscéré. Selon un représentant de la communauté d'intérêt pour un abattage à la ferme, plus de 100 agriculteurs ont été contactés.