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Pas de mesure pour contrer l'emploi précaire

Le Conseil fédéral estime que le droit actuel suffit à protéger les travailleurs.

L'emploi précaire? Il existe en Suisse mais ne nécessite pas la révision du droit en vigueur. Voilà en résumé la position du Conseil fédéral, qui s'est basé sur un rapport rédigé en réponse à un postulat du socialiste Jean-Claude Rennwald. Un postulat déposé en... 1997! Outre le fait que cette réponse a été «beaucoup trop lente», le conseiller national jurassien estime que le tableau dressé «est un peu trop optimiste et que le rapport n'entre pas suffisamment dans le détail».

Les études menées ont fait apparaître que les formes de travail atypiques (travail à durée déterminée, sur appel, de nuit, location de services) ont une certaine importance en Suisse. Le nombre d'emplois potentiellement précaires - marqués par l'insécurité sans compensation par un salaire plus élevé - a été évalué en 2002 à 453000 (11,4% des salariés). Pour les experts, il n'existe aucun boom de ces emplois précaires. «La bonne conjoncture a sûrement freiné leur progression, analyse Jean-Claude Rennwald, mais la situation reste préoccupante.»

Le problème du travail sur appel

Le syndicaliste est notamment préoccupé par le travail sur appel. Cette forme de travail atypique est la plus représentée puisqu'en 2002, plus de 196000 personnes (environ 5,4% des travailleurs) ont pratiqué le travail sur appel en tant qu'activité principale et 35000 personnes en tant qu'activité accessoire.

Se basant sur l'ensemble du rapport, le Conseil fédéral estime que la protection actuelle des travailleurs est «bonne». Pas besoin de renforcer le droit en vigueur, donc.

Le monde syndical voit lui dans cette problématique un défi qu'il entend relever. «Prenez le travail temporaire. Certaines entreprises horlogères ont des taux de 20%, poursuit le socialiste. Il faut agir.» Lors de son congrès la semaine prochaine, l'Union syndicale suisse devrait se pencher sur ces questions.