L’équipementier en télécoms finlandais Nokia va céder son activité téléphones portables au groupe informatique américain Microsoft pour un prix total de 5,44 milliards d’euros (environ 6,7 milliards de francs), a-t-il annoncé mardi.

L’objectif de Nokia est de s’extraire définitivement de ce marché qu’il a un jour dominé, alors que celui de Microsoft est d’investir dans le hardware pour stimuler sa croissance. La transaction se divise en deux: 3,79 milliards d’euros pour la division «téléphones» de Nokia et 1,65 milliard pour les brevets.

Microsoft va pouvoir «intensifier ses succès dans les smartphones», a annoncé son patron, Steve Ballmer, lors d’une conférence téléphonique mardi matin. Il s’agit de la deuxième plus grosse acquisition réalisée par Microsoft, après celle de Skype en mai 2011 pour 8,5 milliards de dollars.

Un achat «pas vraiment surprenant», selon les analystes de la banque Sarasin. Notamment au vu des rapprochements opérés par les deux groupes ces derniers temps.

L’ancien numéro un mondial des téléphones portables va concentrer désormais son activité sur les services et les réseaux, une décision qualifiée de «meilleur chemin pour aller de l’avant, à la fois pour Nokia et ses actionnaires», selon le président de Nokia, Risto Siilasmaa, cité dans un communiqué.

Le groupe finlandais a également annoncé le départ de son directeur général, Stephen Elop, qui sera remplacé temporairement par Risto Siilasmaa. Le Canadien doit revenir chez son précédent employeur, Microsoft, au moment où celui-ci cherche un successeur à Steve Ballmer.

Plus de 30 000 personnes concernées

La transaction devrait être finalisée au premier trimestre de l’an prochain, après accord des actionnaires et des autorités de régulation. Quelque 32 000 employés de Nokia passeront chez Microsoft, dont environ 4700 pour la seule Finlande.

La mainmise du groupe Microsoft, déjà associé depuis 2011 à Nokia à qui il fournit le système d’exploitation de son dernier smartphone, le Lumia, concerne environ la moitié du chiffre d’affaires du groupe finlandais, soit près de 15 milliards d’euros.

A l’ouverture des marchés, l’action Nokia a bondi de 47% à la bourse d’Helsinki (voir graphique).