Migros et Socar ont annoncé mardi avoir signé un «accord de coopération étroite». Migrolino, filiale détenue à 100% par Migros, remplira les étalages de 55 des 172 shops de stations-service que le groupe pétrolier de l’Etat azéri a rachetés en novembre à Esso. Les premières stations-service Socar avec des shops Migrolino entreront en activité cet automne.
Cette coopération «offre une situation gagnant-gagnant», affirme Ernst Dieter Berninghaus, membre du comité exécutif de Migros. Aucune information chiffrée n’a été donnée, mais on souligne que les 55 boutiques sont «de taille importante».
Acteur impuissant
Avec ses 80 000 employés, Socar appartient intégralement au gouvernement de Bakou. Récemment sous les projecteurs alors qu’il organisait l’Eurovision, l’Azerbaïdjan a souvent été critiqué par des associations de défense des droits de l’homme pour, notamment, des emprisonnements d’opposants et des arrestations de journalistes. «Migros est contre toutes formes de violation des droits de l’homme», répond le géant orange. «Mais nous sommes un acteur bien trop petit pour influencer la politique en Azerbaïdjan.»
Cette nouvelle survient quelques jours après l’annonce faite par Migros de signaler à ses clients l’origine des produits provenant des colonies israéliennes. «La politique des droits de l’homme de Migros a été réorientée, ironise Pierre Weiss, président de la section genevoise de l’Association Suisse-Israël. On stigmatise Israël et on ferme les yeux sur les manquements des droits de l’homme en Azerbaïdjan.»