La société française AB Science s’est distinguée en bourse ces deux derniers mois suite aux résultats cliniques en phase III de son traitement contre le cancer du pancréas. Son directeur et fondateur, Alain Moussy, a présenté jeudi dernier à Lausanne les petites molécules de synthèse de son groupe, dénommées les masitinib. Elles ont pour particularité d’entrer dans une cellule du système immunitaire, le mastocyte, et d’y bloquer une cible spécifique. En cas de cancer, les cellules recrutent ces mastocytes, qui semblent très impliqués dans la transformation agressive des tumeurs et l’apparition de métastases. «Le masitinib parvient à bloquer ces mastocytes. Aucun médicament sur le marché ne possède une telle fonction», a précisé Alain Moussy.

«Grâce au masitinib, nous ciblons différentes maladies, à l’exemple des tumeurs gastro-intestinales stromales (GIST), du mélanome, de la mastocytose (une pathologie orpheline), de l’asthme, de la polyarthrite rhumatoïde et de la sclérose en plaques. En outre, nous préparons une étude sur la maladie d’Alzheimer», explique Alain Moussy, un ingénieur, ex-responsable du développement chez Carrefour.

Mise sur le marché en 2014

Les résultats les plus avancés d’AB Science, une société qui compte 85 collaborateurs, concernent le cancer du pancréas. «Nous avons démontré que cette pathologie particulièrement grave, avec une espérance de vie qui ne dépasse généralement pas trois à six mois, n’est pas homogène. Dans certaines formes, l’administration conjointe du masitinib avec un traitement de chimiothérapie a permis un prolongement de l’espérance de vie à onze mois.» Sur cette base, l’Agence du médicament a décidé d’étudier une mise sur le marché pour 2014.

Possédant environ 27 millions d’euros de trésorerie, AB Science vise un marché dépassant le milliard d’euros, uniquement en ce qui concerne le cancer du pancréas.