Un moteur de recherche pour les entreprises. Ainsi énoncé, le produit de Searchbox semble simplissime. Dans les faits, la société, qui a quitté Genève pour transférer son siège et ses bureaux au parc scientifique de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne pour «bénéficier d’un écosystème favorable», a commencé par développer un système d’analyse ­sé­mantique de textes poussé. Aujour­­d’hui, la société a intégré sa propre technologie dans le moteur de recherche open source de référence: Solr. Searchbox est allé plus loin en simplifiant et en automatisant la mise en œuvre et l’utilisation de ces outils à travers la réalisation d’une application intuitive. «Nous avons fait en sorte que n’importe quelle PME puisse créer et utiliser son propre moteur de recherche en un rien de temps», explique Jonathan Rey, directeur produit.

La société lausannoise a démarré la commercialisation de son outil, après un test de plusieurs mois auprès de clients privés. «De nos jours, les sociétés accumulent un certain nombre de données – souvent de sources distinctes (ERP, CRM, Web, e-mail, etc.). Dans ce contexte, il est peut-être difficile d’avoir un accès unifié, intuitif et performant à travers toutes ces sources d’information», détaille le jeune dirigeant. Searchbox consolide l’accès à toutes ces sources d’information à travers son moteur de recherche. «Depuis Google, les utilisateurs sont devenus exigeants dans leur expérience de recherche. Il faut leur proposer des résultats aussi pertinents à travers une interface aussi facile d’accès», soutient-il.

Coûts réduits

Par rapport aux solutions concurrentes (Autonomy, Microsoft FAST Search, Oracle Endeca), Search­box surfe sur la vague émergente des technologies «cloud» (informatique dans les nuages) en proposant sa solution en mode «search as a service». «Face aux géants du marché, notre force réside dans la facilité et la rapidité de mise en œuvre de notre solution, réduisant les coûts d’un tel projet», renchérit Stéphane Gamard, directeur technique.

Créée à Genève en 2009 sous le nom de SalsaDev, la société a adapté son offre au fil des ans et du marché. L’été dernier, les fondateurs ont décidé de donner un nouveau nom à la société, plus porteur, et acheté à un Américain. «Prenez Dropbox, Salesforce, Booking, voilà des appellations dont tout le monde se souvient. Avant, même notre propre notaire estropiait le nom de la société», plaisante Stéphane.

La PME, qui emploie sept collaborateurs, a réalisé un premier tour de financement, d’un peu moins d’un million de francs en 2010, puis a bénéficié de l’appui financier du groupe lausannois Debiopharm, qui a pris une participation minoritaire lors du second tour à l’automne dernier, dont le montant est resté confidentiel. La jeune pousse envisage de séduire entre 30 et 40 sociétés cette année. Des discussions sont en cours au Kenya notamment. Le coût de ce «Google pour entreprise»? De quelque 300 francs mensuels en formule standard à plusieurs milliers de francs pour un service toutes options.