architecture
Un million d’objets d’art et de curiosités

Cela semble être au loin, en bout de presqu’île, un gigantesque squelette de métal. Ou un vaisseau spatial soumis à une artillerie rageuse. Ce n’est pas franchement beau, ce n’est pas tout à fait laid. Le regard est accroché, l’allure désarticulée sidère. C’est le futur Musée des Confluences conçu par le cabinet autrichien Coop Himmelb(l)au, qui ouvrira dans un an. Il combine le cristal et le nuage, «symboles du connu et de l’inconnu», «la clarté de l’environnement familier d’aujourd’hui et le flou incertain de demain»: 21 000 m2 qui reposent sur un socle de béton. La transparence du cristal marquera l’entrée de l’édifice, le nuage et ses plaques inox refléteront «les échos du ciel et les lumières de la ville».
L’idée fut lancée dès 1999 par le Conseil général du Rhône mais le terrain glissant à l’intersection des deux fleuves renvoya à maintes reprises les bâtisseurs de cathédrale à leurs (très) chères études. Ce musée déjà classé «de France» devait coûter 61 millions d’euros, il reviendra à 239 millions.
Papillons et momies
On attend 500 000 personnes par an pour y admirer un million d’objets d’art et de curiosités conservés à Lyon depuis des siècles: collections de statues, peintures des frères Monconys, voyageurs du XVIIe siècle, collections de sarcophages, de papyrus et de momies d’Emile Guimet, industriel du XIXe siècle.
Le visiteur pourra explorer «le vaste sujet de la vie», ses origines, ses espèces, son théâtre des hommes, le rituel de la mort «vers l’au-delà et l’éternité». Des accessoires inuits, des papillons, des fossiles et même un squelette de dinosaure. «C’est un musée des civilisations, des sciences et des sociétés, un palais encyclopédique», résume Hélène Lafont-Couturier, capitaine du vaisseau . C. L.