1 sollar = 1 kg de CO2. C’est à partir de cette équation et de cette nouvelle monnaie virtuelle, le «sollar», que la société World Climat Credit a bâti un jeu social permettant, à tout un chacun, de réduire ou de compenser son empreinte carbone en finançant des projets écologiques, comme de petites centrales hydrauliques en Chine ou un système de traitement de l’eau en Thaïlande.

Ce mardi, Miguel Molina Cosculluela présente sa start-up auprès du jury de LeWeb à Paris, la grand-messe du secteur. Plus de 500 dossiers ont été déposés et examinés, et comme chaque année, 16 ont été sélectionnés avec pour thème l’Internet des objets. La société de Niederried (BE) kWIQly, qui présente une solution de gestion de la consommation d’énergie, a également été retenue.

«C’est d’abord une opportunité de se faire connaître», estime Miguel Molina Cosculluela. Avec sa plateforme MySollars.com, la société de Morges (notons qu’elle a six collaborateurs, mais pas de bureaux fixes) aimerait impliquer les utilisateurs finals dans la lutte contre le changement climatique. «Vous éteignez la lumière, optez pour les transports publics, etc. Ces petits gestes peuvent être récompensés par des sociétés sponsors», poursuit le dirigeant.

Offrir des lots originaux

Pour les entreprises, c’est une façon de faire du marketing sur leur responsabilité environnementale. Une dizaine participe actuellement (Quantis, Sportmania.ch, etc) et Swisscom pourrait se joindre au projet début 2013. «Nous évaluons la possibilité de faire éventuellement un projet pilote, avec des apprentis, en début d’année prochaine. Rien n’est décidé à ce jour», nuance Christian Neuhaus, porte-parole de Swisscom. «Notre défi est d’avoir quelque chose d’attrayant pour le joueur, avec des incitations originales des sociétés qui participent», poursuit le patron de MySollars.com. Parmi les concurrents figure, par exemple, Recyclingbank.com, une société américaine récemment primée par le Wall Street Journal comme la meilleure compagnie «verte». «Ils essaient de pousser à l’achat de produits qui auront un plus faible impact, alors que nous souhaiterions encourager les gens à changer durablement leurs comportements», précise l’Espagnol de 34 ans.

Le concept de MySollars avait déjà été salué lors d’un Start-up week-end à Genève, et la société, retenue par Climate-KIC (une des communautés de l’Institut européen pour l’innovation et la technologie), a découvert la Silicon Valley et des acteurs comme Al Gore cette année. Notons qu’à l’avenir, la société morgienne pourrait également décliner son jeu social au niveau de l’empreinte eau, par exemple.

Elle cherche maintenant un financement d’un demi-million de francs pour accroître son nombre d’utilisateurs, encore confidentiel. «Il nous faudrait quelque 100 000 personnes pour avoir un impact écologique», estime le directeur. Comment se rémunère la société? La start-up, elle, engrangera une commission sur chaque sollar gagné. Bien que virtuel, celui-ci deviendra-t-il monnaie courante? Réponse dans quelques années.