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Le Nasdaq retrouve son niveau d’avant la bulle Internet

A Wall Street, le Nasdaq a fini, lundi soir, au-dessus de 5000 points, du jamais-vu en 15 ans

© AFP Photo
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L’indice Nasdaq a dépassé, lundi 2 mars, les 5000 points pour la première fois depuis quinze ans. La dernière fois que cet indice avait franchi ce cap, c’était en pleine bulle Internet, le 27 mars 2000.

Mais comparaison n’est pas raison. Même si certains s’inquiètent de la valorisation de certains titres cotés sur le Nasdaq, la situation de 2015 diffère sur bien des points de celle d’il y a quinze ans.

Un indice qui a beaucoup évolué

D’abord, le Nasdaq n’a plus tout à fait le même profil. La part des entreprises du secteur de la high-tech s’est considérablement réduite. Le secteur représentait 57% de l’indice à la fin de 1999 contre seulement 43% aujourd’hui. La baisse est notamment spectaculaire dans le domaine du software, qui pesait en 2000 un quart de l’indice. En 2015, seules 10% des entreprises appartiennent à ce secteur.

Le Nasdaq a longtemps été surnommé l’indice du secteur technologique. Mais aujourd’hui, il est surtout le baromètre des valeurs de croissance.

D’autre part, un certain toilettage a été effectué: le Nasdaq ne compte plus que 2568 sociétés contre 4715 en 1999. En revanche, la capitalisation moyenne a plus que doublé (1,16 contre 2,95 milliards de dollars).

On pourrait imaginer que c’est l’éclatement de la bulle de 2000 qui a emporté avec elle la plupart des sociétés qui ont disparu depuis. En fait, c’est surtout la concentration qui explique la réduction du nombre d’entreprises cotées.

Les fusions-acquisitions sont à l’origine de plus de 53% du phénomène, alors que les faillites ne représentent qu’un peu plus de 17%, selon les données publiées par le Nasdaq.

Des «têtes d’affiche» différentes

Par ailleurs, les champions d’hier ne sont pas nécessairement ceux d’aujourd’hui. Dans les dix premières capitalisations Worldcom (5e) ou Sun Microsystem (8e) étaient en bonne place. Le premier a sombré corps et biens lors d’une faillite retentissante en 2002, tandis que le second s’est fait racheter par Oracle en 2009.

Microsoft a perdu sa première place au bénéfice d’Apple. Mais en quinze ans le recul de la capitalisation du groupe fondé par Bill Gates est spectaculaire: elle a chuté de 243 milliards de dollars, soit 40% à 363 milliards de dollars!

Ce qui permet à Apple de faire désormais largement la course en tête avec une capitalisation de 755 milliards.

Des niveaux de valorisation plus «normaux»

Reste la question qui taraude beaucoup d’observateurs: ce franchissement des 5000 points ne signifie-t-il pas que la bulle spéculative est de retour?

En fait, lorsqu’on regarde les niveaux de valorisation des sociétés qui composent le Nasdaq, ils n’ont plus grand-chose à voir avec ce qu’ils étaient il y a quinze ans. Le ratio cours sur bénéfice (le price-to-earnings ratio, ou PER) était en moyenne de 152 à la fin de 1999, il n’est aujourd’hui que de 26, selon les données de FactSet. Par exemple, Yahoo! était valorisé 787 fois ses profits, contre 36 fois actuellement. Apple 37 contre 17 aujourd’hui.