La nécessité de promouvoir un écosystème favorable à l'innovation
Editorial
Les incubateurs de start-up se multiplient dans les centres urbains. Ils sont le reflet d’une nouvelle génération d’entrepreneurs qui donne des raisons d’être optimiste alors que l’économie ralentit

De jeunes entrepreneurs, cachés derrière leurs ordinateurs portables au premier étage d’une maison de maître, qui font découvrir chaque mois à leurs membres des vins de qualité européens. D’autres, la pièce d’à côté, qui permettent de commander en ligne de quoi faire un apéro au travail.
A l’image des start-up qui se développent aujourd’hui dans l’incubateur Seedspace à Genève, des initiatives innovantes se multiplient dans les sphères économiques romandes. Ces derniers mois, plusieurs projets de soutien à des start-up, financières ou non, mais aussi d’espaces de «coworking» ont ainsi vu le jour.
A l’origine de ces initiatives, des jeunes, hyper-connectés pour la plupart, abordent d’une nouvelle façon le monde du travail. Ils ne veulent plus d’horaires rigides comme leurs parents. Finis aussi les centres d’excellences sans-vie éloignés des centres urbains et les heures passées coincés dans les transports publics.
Qu’ils partagent une maison de maître ou l’étage d’un immeuble à côté de la gare de Cornavin (Impact Hub), ces entrepreneurs de la «Génération Y» entendent se réapproprier leurs villes, se mélanger, travailler ensemble et échanger leurs connaissances dans un cadre plus souple, qui mélange plaisir et travail. «Disrupter» le monde d’aujourd’hui pour mieux réinventer celui de demain.
L’émergence de cet écosystème, à Genève ou Lausanne, offre un relais bienvenu dans une économie qui montre des signes de ralentissement. Elle donne des raisons d’être optimiste alors que d’autres industries souffrent. Même dans la finance, où les nouveaux modèles se multiplient, la Suisse participe désormais au changement technologique.
Cette Suisse-là regorge de talents, jeunes ou moins jeunes, suisses ou étrangers. Si ces initiatives sont souvent le fait du secteur privé, les collectivités publiques ont aussi un rôle à jouer en les encourageant et en les promouvant. Elles ont tout intérêt à les inciter à rester ici plutôt que de succomber au chant des sirènes de Londres ou de la Silicon Valley, en leur fournissant l’infrastructure adéquate. Comment expliquer aujourd’hui que de jeunes entrepreneurs genevois en soient voués à faire de l’antisquatting pour développer leurs projets et leurs idées? Qui sait où ils iront demain quand on leur demandera de quitter les lieux?
L’immobilier est un élément pour voir cet écosystème prospérer. Mais ce n’est pas le seul. L’atmosphère des villes, ses restaurants, ses lieux culturels et ses lieux de sortie, sont tout aussi importantes pour créer une énergie propice à l’innovation.
A l’heure où l’économie se réinvente, Genève a la chance de pouvoir miser sur des domaines aussi variés que la biotech, l’horlogerie et la finance durable dans lesquels elle est déjà à la pointe. Elle peut désormais compter sur des incubateurs à talents. A elle d’en profiter.
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