Ngozi Okonjo-Iweala: «Ne soyez pas trop pressés d’enterrer l’OMC»
GRANDE INTERVIEW
AbonnéPuissante et déterminée, la directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce pousse les pays membres à conclure de nouveaux accords, qu’elle considère encore plus importants au vu du contexte mondial

Elle nous reçoit dans la fameuse «Green Room», une salle plutôt sombre dotée d’une seule table allongée en bois verni. C’est là, à Genève, que se sont déroulées quelques étapes cruciales des grandes négociations commerciales internationales, là que les délégations s’enferment jusqu’à l’aube lorsqu’elles n’arrivent pas à s’accorder. En mars 2021, Ngozi Okonjo-Iweala a pris la tête d’une organisation à la dérive, délaissée par son directeur général précédent avant même la fin de son mandat. Connue pour sa capacité de travail et son talent de négociatrice, désignée de multiples fois parmi les personnes les plus influentes du monde, l’économiste diplômée de Harvard et du MIT a combattu la corruption comme ministre des Finances au Nigeria et fait carrière jusqu’au sommet de la Banque mondiale. A la tête de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), elle a conduit les 164 Etats membres à conclure en juin 2022 les premiers accords d’envergure depuis des années. Il faut faire plus et vite, dit-elle.