Commerce
Le professeur de l’Université de Californie, un ex-démocrate, a écrit de nombreux ouvrages fustigeant la montée en puissance de la Chine. Son cheval de bataille: les déficits commerciaux américains avec Pékin

Les dernières nominations faites par le président élu Donald Trump sont-elles les prémices d’une guerre commerciale entre Washington et Pékin? Mercredi, le futur 45e président des Etats-Unis a nommé Peter Navarro à la tête d’un nouvel organe, le Conseil du commerce national. Formé à Harvard, professeur à l’Université de Californie d’Irvine, cet économiste de 67 ans, est connu outre-Atlantique pour ses piques acerbes contre la Chine.
Dans un documentaire réalisé à partir d’un livre qu’il a écrit intitulé «Death by China», il plaide pour une attitude beaucoup plus agressive des Etats-Unis face à la Chine jugée responsable de la destruction de millions d’emplois en Amérique. A ses yeux, Pékin subventionne ses exportations vers les Etats-Unis et manipule sa monnaie.
Son mandat à la tête du Conseil du commerce national reste encore flou, mais ce nouvel organe rattaché à la Maison-Blanche aura pour tâche de doper la croissance de l’économie par le biais d’investissements dans les infrastructures et des dépenses dans le programme de défense. Peter Navarro a fait de l’élimination des déficits commerciaux son cheval de bataille. Un mantra que Donald Trump lui-même a beaucoup utilisé au cours de la campagne présidentielle, fustigeant l’administration Obama pour avoir accumulé un déficit commercial de 365 milliards de dollars avec la Chine (2015).
Le New-Yorkais a vu en Peter Navarro un «visionnaire» qui l’a fortement inspiré: «Il a avant tout le monde documenté les dégâts causés par la globalisation aux travailleurs américains.» L’objectif de croissance de 3,5% par an énoncé sans cesse par Donald Trump durant la campagne électorale provient des réflexions de Peter Navarro, qui a longtemps été un démocrate ayant convoité la mairie de San Diego et un siège au Congrès.
Le président élu confirme ainsi sa volonté de faire de la Chine un bouc émissaire de la désindustrialisation de certaines régions des Etats-Unis. Après avoir nommé le milliardaire Wilbur Ross secrétaire au commerce, un milliardaire aussi virulent à l’égard de la Chine, Donald Trump a aussi désigné mercredi le milliardaire Carl Icahn au poste officieux de conseiller spécial pour dynamiter le carcan des règles régulant la première économie mondiale.