Paris-berlin
L’adoption par le G20 de Londres d’une «nouvelle régulation» du système financier international est «non négociable» pour la France et l’Allemagne, a déclaré mercredi à Londres le président Nicolas Sarkozy au côté de la chancelière allemande Angela Merkel.
«Nous disons que, sans une nouvelle régulation, il n’y aura pas de confiance. Et sans confiance, il n’y aura pas de reprise, c’est un objectif majeur, non négociable», a déclaré M. Sarkozy lors d’une conférence de presse.
«L’Allemagne et la France parleront d’une seule voix […] nos objectifs sont les mêmes sur les principes comme sur les modalités. Nous exigeons des résultats […] à Washington on a posé des principes, à Londres on veut du concret, des résultats», a-t-il poursuivi.
Parmi les «lignes rouges» fixées par Paris et Berlin, le chef de l’Etat français a d’abord cité les paradis fiscaux. «Les 20 chefs d’Etat et chefs de gouvernement devront le dire au monde entier: sont-ils pour la fin des paradis fiscaux ou sont-ils pour leur continuation? […] c’est très clair, il faut une liste, et la marge de négociation c’est de savoir si la liste est publiée tout de suite, ou dans quelques jours», a-t-il lancé.
«Nous voulons que les « hedge funds» soient enregistrés et qu’ils soient contrôlés. Le principe, c’est aucune institution financière sans contrôle», a poursuivi Nicolas Sarkozy. Il a enfin estimé qu’il fallait que «les choses changent» sur les agences de notation financière et sur la rémunération des traders.
Sur tous ces points, le président français a jugé que «beaucoup de progrès ont été accomplis, heureusement, mais le compte n’y est pas encore».
«Je comprends parfaitement que certains veuillent parler de la relance, nous aussi. Mais nous, on ne se contente pas d’en parler, on la fait», a-t-il lancé en évoquant les demandes répétées des Etats-Unis pour un nouvel effort budgétaire des Européens pour relancer l’économie.
Nicolas Sarkozy a toutefois assuré qu’il avait «confiance» dans le président américain Barack Obama sur le front de la régulation. «Je suis sûr qu’il va nous aider, je suis sûr qu’il nous comprend […] mais après demain il sera trop tard, les décisions on les prend aujourd’hui et demain», a-t-il dit.
Interrogé sur ses menaces de claquer la porte du sommet faute de résultats suffisants, Nicolas Sarkozy a répondu par une pirouette, affirmant que «c’est embêtant pour moi de partir alors que je viens d’arriver».
«Nous voyons que ça progresse», a-t-il ajouté, «simplement nous avons voulu tous les deux signifier que c’était historique et que devant l’histoire, on ne peut pas biaiser».