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Novartis réorganise sa division phare pour se rapprocher du marché

Le groupe suisse divise son activité pharmaceutique en trois unités distinctes. Jerry Karabelas se retire et prend la tête d'un fonds de capital-développement en biotechnologie

En gagnant 20 francs à 2620, le titre Novartis a atteint un sommet inégalé depuis le 11 mars 1999. Les investisseurs ont apparemment bien réagi à l'annonce faite lundi par le groupe suisse de réorganiser son activité principale en trois divisions, et de la confier à Thomas Ebeling, 41 ans, qui remplace Jerry Karabelas, 48 ans. L'Allemand, dont ce bouleversement porte la signature, supervisera donc trois entités baptisées «Specialty Businesses», «Primary Care» et «Mature Products», alors que son prédécesseur, qui bénéficie en ce moment d'un congé prolongé, prendra dès septembre la tête d'un fonds de capital-développement, le Novartis BioVenture Fund. L'entité centrée autour des produits spécialisés sera elle-même scindée en trois, autour de l'oncologie, de la transplantation et de l'ophtalmique. L'objectif global de Novartis est de dynamiser la gestion de son activité phare, et de la rapprocher du marché, donc du client.

Meilleure visibilité en termes de coûts et de rentabilité

Confirmant les propos écrits de Daniel Vasella, président et CEO de Novartis, son porte-parole Mark Hill détaille l'ambition du géant bâlois de la pharma: «Compte tenu des deux axes autour desquels s'articule notre activité pharma – les spécialités et les produits généralistes – nous avons cherché à créer des unités plus petites qui soient plus concentrées sur leurs produits et sur les besoins spécifiques de leurs clientèles respectives. Dans le domaine des spécialités, chaque sous-unité agira en fait comme une entreprise à l'intérieur du groupe, avec son «CEO» qui aura une grande marge de manœuvre en terme de recherche et développement, marketing, vente et brevets.» L'oncologie réalise un chiffre d'affaires de quelque 2 milliards de francs suisses, tout comme les produits pour la transplantation d'organes, alors que l'ophtalmique dégage quelque 500 millions de ventes annuelles. «Cette structure permettra de développer l'esprit entrepreneurial à l'intérieur du groupe et d'avoir une meilleure visibilité en termes de coûts et de rentabilité, poursuit Mark Hill. Nous allons profiter à la fois de la plate-forme offerte par la taille globale du groupe (cette opération n'aurait pas été possible sans la fusion), et du dynamisme d'unités plus petites.»

La division «Primary Care» sera avant tout axée sur la commercialisation des nouveaux produits de grande diffusion, les futurs «blockbusters» du groupe comme Zelmac ou Xolair, et la mise sur pied d'un pipeline garantissant l'avenir du groupe. Quant aux produits arrivés en fin de brevet, ou qui ne font plus partie des priorités du groupe, ils sont réunis dans une «corbeille» baptisée Mature Products, avec pour mission d'en tirer le meilleur parti. Exemple type de médicament placé dans cette unité: le Voltaren.

Débarrassée des produits ophtalmiques comme Visudyne, l'unité Ciba Vision se concentre désormais exclusivement sur les verres de contact. Lorsque l'intégration de l'américain Wesley Jessen VisionCare sera terminée, Ciba Vision sera numéro deux mondial du secteur. A Bâle, on affirme qu'aucun plan de spin off n'a été préparé jusqu'ici, tout en laissant l'interlocuteur libre d'évoquer cette éventualité… Rappelons que Novartis désinvestit sa division agribusiness pour se focaliser davantage sur la pharma, plus rentable, abandonnant ainsi le concept de «sciences de la vie».