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Perrot Duval revend Infranor à un groupe chinois

Le groupe genevois accepte de céder sa division spécialisée dans la robotisation des machines – son cœur d’activité – à la société Guangzhou Haozi Industrial, basée à Canton. Cette opération devrait aboutir à une refonte complète de Perrot Duval

Infranor est spécialisé dans la fabrication de moteurs électriques coordonnant les mouvements de robots industriels. — © Leon Neal/Getty Images
Infranor est spécialisé dans la fabrication de moteurs électriques coordonnant les mouvements de robots industriels. — © Leon Neal/Getty Images

L’opération revient à vider l’entreprise de sa substance vitale. En acceptant l’offre de rachat du groupe chinois Guangzhou Haozi Industrial sur sa division Infranor, le groupe genevois Perrot Duval, spécialisé dans l’automation industrielle, se sépare de ce qui constitue 80% de son chiffre d’affaires et la totalité de son résultat opérationnel.

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Dans ce contexte, qu’adviendra-t-il de Perrot Duval une fois la transaction finalisée? Son président, Nicolas Eichenberger, exclut d’emblée une liquidation de la société fondée en 1905. «Bien au contraire, a-t-il souligné mardi au Temps. Cette décision marque une étape clé dans une révision globale de notre stratégie, démarrée il y a deux ans, et dont la mise en œuvre nécessitait quelques ressources.»

Il juge toutefois prématuré d’en dévoiler les contours, tant que l’acquéreur n’aura pas terminé les processus usuels de vérifications et tant que les autorités chinoises et les actionnaires des deux groupes n’auront pas validé la transaction.

Rembourser la dette

Ces procédures devraient être achevées dans les six mois à venir. L’opération comprend aussi l’acquisition de Blue Indim, une filiale immobilière possédant un immeuble et des terrains en Espagne loués à Infranor. Les 30 à 35 millions de francs proposés par le groupe industriel de Canton devraient alors dans un premier temps servir à éponger la dette nette, qui s’élevait à 14 millions de francs au 30 avril dernier, date de clôture du dernier exercice décalé du groupe. «Perrot Duval disposera alors de liquidités suffisantes pour se réorienter», note la Neue Helvetische Bank, qui juge le prix proposé élevé.

Le groupe chinois, coté à Shenzhen, constitue selon Nicolas Eichenberger un partenaire de choix pour le développement d’Infranor sur le marché clé que représente la Chine, où se trouve déjà l’une de ses onze filiales. La marque s’est spécialisée dans la production de moteurs électriques servant à coordonner les mouvements des robots destinés à l’industrie (métiers à tisser, robots médicaux et systèmes d’emballage, notamment). Quid de la trentaine de collaborateurs (sur 205) répartis sur les deux sites suisses d’Infranor à Yverdon-les-Bains et à Zurich? «A l’heure actuelle, il n’y a pas de changement prévu.»

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Perrot Duval a réalisé un chiffre d’affaires de 49,5 millions de francs lors de son dernier exercice 2017-2018, clos fin avril – 40 millions (+10% sur un an) sont attribuables à sa division Infranor. Les ventes de sa deuxième filiale, Füll Process, spécialisé dans l’automatisation des procédés pour l’industrie chimique et pharmaceutique, ont quant à elles reculé de 10 millions à 9,5 millions sur la même période. Mardi, l’action gagnait près de 40% à la mi-journée dans un marché élargi SPI en baisse.