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Après celui de BioNTech, Novartis va produire le vaccin de CureVac

Le groupe rhénan va utiliser une usine en Autriche pour participer à la production de la substance active du vaccin, qui fonctionne avec la technologie des ARN messagers. La Suisse en a commandé 5 millions de doses. Le produit n’a pas encore été homologué

Le groupe allemand CureVac, de relativement petite taille, collabore déjà avec plusieurs grosses entreprises, dont le groupe Bayer. — © Bayer AG/EPA
Le groupe allemand CureVac, de relativement petite taille, collabore déjà avec plusieurs grosses entreprises, dont le groupe Bayer. — © Bayer AG/EPA

Après BioNTech, CureVac. Un mois après avoir annoncé un partenariat avec la biotech allemande, Novartis fait état d’une nouvelle collaboration, cette fois avec CureVac. Le géant rhénan va produire l’ARN messager et la substance active du candidat vaccin de cet autre groupe allemand, le CVnCov. Novartis s’engage à en produire 50 millions de doses d’ici à la fin de l’année et 200 millions en 2022. Il recourra dans ce cadre à une usine en Autriche, à Kundl dans le Tyrol, et anticipe des premières livraisons en 2021.

Le transfert de technologie, la préparation pour le début de la production et des tests sont déjà en cours, ont indiqué les deux groupes jeudi. La production de Novartis sera livrée à CureVac, qui devra notamment l’encapsuler. Dans un communiqué, Novartis dit avoir des décennies d’expérience à Kundl dans la production de protéines et, depuis quelques années, d’acides nucléiques. «Nous sommes en train d’augmenter les capacités de ce site pour produire des ARNm et faire face à la demande», indique Steffen Lang, un membre du comité exécutif de la multinationale bâloise.

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Fondée en 2000, CureVac emploie 600 personnes, son chiffre d’affaires tourne autour de 1,5 milliard d’euros et son siège est basé à Tübingen. L’entreprise s’est associée avec plusieurs sous-traitants ces derniers mois dans la production de son vaccin, dont ses compatriotes Bayer et Wacker ainsi que le français Fareva. En février, CureVac a aussi annoncé un partenariat avec la multinationale britannique GSK et le groupe allemand Rentschler Biopharma.

Même technologie que Moderna et Pfizer/BioNTech

Le groupe de Tübingen fait ainsi tourner des usines en Allemagne, en France, aux Pays-Bas, en Belgique, en Espagne et en Autriche. Dans un communiqué en novembre, il disait vouloir étendre sa chaîne de production en Suède, en Pologne, en Italie et en Irlande. Le groupe dit aussi travailler dans ce cadre avec des noms comme Boehringer Ingelheim, Sanofi Pasteur, Johnson & Johnson, Genmab et Eli Lilly.

Son vaccin, qui repose sur la même technologie à ARNm que celui de Moderna et de Pfitzer/BioNTech, peut être stocké pendant trois mois à 5 degrés Celsius. Deux doses doivent être injectées, idéalement à 29 jours d’écart.

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La Confédération a commandé pour l’instant 32 millions de doses de vaccins contre le Covid-19, dont 5 millions auprès de CureVac. Ce produit est actuellement en dernière phase d’essais cliniques largement menés en Allemagne.

Le vaccin de CureVac pourrait être distribué en Suisse à partir du deuxième trimestre, a écrit la Confédération dans un communiqué début février. Le groupe allemand n’a toutefois procédé à aucune demande d’autorisation de mise sur le marché en Suisse, nous indique l’institut Swissmedic. CureVac a déposé le mois dernier une telle demande en Europe, auprès de l’Agence européenne des médicaments.

Selon l’agence Bloomberg, plus de 271 millions de doses de vaccins contre le Covid-19 ont été administrées et le rythme s’accélère. Depuis le début du mois, une moyenne de 6,3 millions de doses sont injectées par jour. Les disparités selon les régions sont immenses: ainsi en Israël, plus de la moitié de la population aurait reçu une première dose d’un vaccin là où au sud du Sahara, moins d’une personne sur 100 a été vaccinée pour l’instant.