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Le groupe rhénan a reçu le feu vert des autorités américaines pour commercialiser un appareil de diagnostic rapide de la nouvelle maladie infectieuse

Roche se démarque dans la lutte contre le SARS-CoV-2. Un test de diagnostic du coronavirus développé par le groupe rhénan a obtenu le feu vert des autorités américaines dans le cadre d’une procédure d’homologation d’urgence, a-t-il annoncé vendredi. Un médicament de l’entreprise bâloise, utilisé contre l’arthrite, fait par ailleurs des émules en Chine, où il s’est montré efficace, dans certains cas, contre des complications liées au Covid-19, la maladie provoquée par le nouveau virus.
La Food and Drug Administration (FDA), l’agence américaine des médicaments, autorise la commercialisation d’un test de diagnostic qui peut être réalisé sur ses machines capables de traiter de gros volumes, indique Roche dans un communiqué. Il permet de multiplier par dix la rapidité des diagnostics, selon les machines, toutes construites à Rotkreuz (ZH). Les tests analysent les acides nucléiques extraits de la salive des patients et les comparent aux séquences trouvées dans les souches de coronavirus.
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Le test est disponible aux Etats-Unis mais aussi sur les marchés qui acceptent le marquage CE, les pays européens dont la Suisse. Il peut être réalisé sur ses appareils dits Cobas 6800/8800, déjà utilisés dans les hôpitaux, qui donnent des résultats en trois heures et demie.
L’importance du diagnostic
«Il est important de détecter vite et de manière fiable si un patient est infecté», indique Thomas Schinecker, le directeur de la division Diagnostics de Roche, dans un communiqué. Le groupe bâlois se dit prêt à livrer autant de tests que possible et à aller «jusqu’à la limite de ses capacités de production».
Il s’agit du troisième test approuvé par la FDA, mais le premier qui soit commercialisable, selon Bloomberg. En février, des solutions ont été proposées par des agences publiques, les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies et l’Etat de New York. Les autorités américaines ont été critiquées pour leur lenteur sur le front des diagnostics, ce qui aurait facilité la propagation du virus. Les tests sont en effet essentiels pour endiguer la propagation du Covid-19, car ils permettent d’identifier les personnes infectées et de les mettre en quarantaine, même si elles ne présentent pas de symptômes.
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Roche se montre plus prudent à propos de l’Actemra, ce traitement qui se serait montré efficace dans certains cas graves de pneumonie interstitielle, une complication engendrée par le Covid-19, et qui fait des vagues sur les réseaux sociaux.
Démunis face à la pandémie, les médecins chinois ont testé de nombreux traitements, dont l’Actemra, à l’origine un médicament développé par Roche pour traiter l’arthrite (une inflammation des articulations). Quelques cas encourageants ont incité le personnel médical en Italie à répéter l’expérience. Des tests un peu plus poussés sont menés en Chine, sans que Roche soit impliqué. Le groupe rhénan avertit qu’aucune étude clinique ne démontre l’efficacité, ou l’innocuité, de l’Actemra contre le Covid-19 et qu’aucune autorité ne l’a approuvé à cet effet.
Pendant ce temps, la recherche en vue d’un vaccin bat son plein, mais les principales entreprises jouent un rôle mineur. Selon Swissinfo, les pharmas misent plutôt sur des marchés attractifs, comme l’oncologie, que sur ceux, risqués, des maladies infectieuses.
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