Le biochimiste et sous-traitant de l’industrie pharmaceutique Lonza affiche sur l’exercice 2022 une généreuse poussée de croissance, alimentée encore par les recettes de la franchise Covid-19. La cadence risque de s’essouffler en 2023, mais les actionnaires se voient dans l’immédiat offrir de généreux retours sur investissement.

Le chiffre d’affaires total a enflé d’un sixième à 6,22 milliards de francs. La marge opérationnelle brute (Ebitda) ajustée a progressé de 1,3 point de pourcentage à 32,1%, pour un excédent afférent de pratiquement 2 milliards, indique le compte rendu diffusé mercredi. L’excédent brut non ajusté a même explosé de plus de 50% à 2,14 milliards et le bénéfice net de près de 80% pour atteindre 1,22 milliard.

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La principale division Biologics, qui concocte notamment les vaccins de l’américain Moderna, a étoffé sa contribution aux revenus d’un bon cinquième à 3,27 milliards. La marge Ebitda de base a encore pris de l’embonpoint pour atteindre 37,5%.

Nouvelles thérapies en verve

Le segment des thérapies géniques et traitements cellulaires affiche une croissance de 15,1% à 693 millions. Les plus traditionnelles petites molécules ont généré des entrées de 819 millions, en hausse de près de 7% grâce à la mise en fonction de nouvelles capacités.

Les activités d’encapsulage ont profité d’adaptations tarifaires pour étoffer leurs revenus de 5% à 1,27 milliard, malgré un tassement de la demande dans certains débouchés nutritionnels. Les hausses de prix n’ont pas non plus compensé intégralement le renchérissement des intrants.

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La multinationale rhénano-valaisanne prévoit sur l’année en cours de délivrer une croissance de 5 à 9% à changes constants et de maintenir sa marge Ebitda de base dans un couloir de 30 à 31%. La feuille de route à l’horizon 2024 reste valable, comprenant une croissance d’un peu plus de 10% et une marge opérationnelle de 33 à 35%.

Les analystes soulignent que si la performance effective s’avère supérieure à leurs attentes, les projections brossées par la direction pour 2023 paraissent bien timides. La reconduction des ambitions à moyen terme et le programme de rachat devraient néanmoins aider à faire passer la pilule.

Actionnaires circonspects

L’érosion attendue de la marge d’exploitation s’explique notamment par la normalisation à attendre des très juteux revenus de la franchise Covid-19, a précisé la direction en téléconférence de presse. La pandémie a de surcroît eu pour effet de compliquer le déploiement des nombreux projets de croissance.

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«Il a souvent été difficile de mettre la main sur les équipements nécessaires», a ainsi expliqué le directeur général (CEO) Pierre-Alain Ruffieux. «Nous disposons dès à présent d’une visibilité élevée en matière de croissance», a de son côté assuré le trésorier Philippe Deecke.

Les actionnaires se sont dans un premier temps montrés plus circonspects: à la mi-journée, la nominative Lonza abandonnait 0,7% à 482,40 francs. Mais elle s’est bien reprise, atteignant 506,80 francs aux environs de 16h, en hausse de 4,3%.