Le géant pharmaceutique Novartis est dans le viseur de la Commission de la concurrence (Comco), qui a ouvert lundi une enquête et mené une perquisition au siège du groupe à Bâle. Le laboratoire rhénan est soupçonné d’avoir utilisé un brevet de blocage pour se protéger de ses rivaux. En lançant des actions en justice basées sur le brevet susmentionné, Novartis aurait cherché à protéger un médicament destiné au traitement de maladies cutanées et entravé ses concurrents. La procédure doit déterminer si ces agissements relèvent de l’abus de position dominante illicite au sens de la loi sur les cartels, indique jeudi la Comco.

Dans un bref communiqué de presse, la multinationale bâloise confirme être visée par une enquête du gendarme de la concurrence. Cette procédure n’implique à ce stade aucun «acte répréhensible» ou «impact financier», souligne Novartis, qui assure coopérer avec le régulateur et se dit confiant au sujet de la «légitimité de sa position». Un brevet de blocage entrave le développement des produits concurrents. Le recours à ce type de propriété intellectuelle peut se révéler problématique pour un acteur de la taille de Novartis, qui dispose d’une position dominante dans certains domaines.

Dans le cadre de cette procédure, le gendarme de la concurrence a coopéré avec la Commission européenne, avec qui il travaille depuis 2014, date de la signature d’un accord bilatéral entre la Suisse et l’Union européenne (UE) en la matière. Les investisseurs peinaient à se déterminer face à cette annonce. A l’ouverture, l’action Novartis a plongé dans le rouge, marquant un plus bas à 77,26 francs, avant de basculer dans le vert et plafonner à 78,24 francs, puis de retomber sous la barre d’équilibre. A 11h55, le titre cédait 0,49% à 77,73 francs, dans un SMI en hausse de 0,43%.