Johnson & Johnson (J&J) est le leader de la santé et l’un des plus dix grands groupes de recherche au monde, avec Amazon, Samsung ou Roche. C’est dorénavant également l’un des plus grands employeurs américains en Suisse, a indiqué Andrea Ostenelli, président de J&J Switzerland, mercredi à Zurich, lors de la première conférence de presse du groupe dans le pays.

L’événement permet de saisir les contours de ce géant et d’obtenir quelques chiffres sur ses activités. Mais J&J s’abstient encore de publier son chiffre d’affaires local. En Suisse, les effectifs de J&J sont aujourd’hui semblables à ceux de McDonald’s, mais la productivité y est supérieure: J&J emploie notamment 4000 collaborateurs dans la production. A titre de comparaison, ABB, l’un des plus importants groupes helvétiques, emploie aussi 7000 salariés en Suisse.

Triplement des effectifs depuis 2011

Le groupe, présent dans notre pays depuis 1959, emploie en tout 6921 collaborateurs – 4244 hommes et 2677 femmes – dans dix cantons, dont 923 à Neuchâtel (Marin, Le Locle, La Chaux-de-Fonds, Neuchâtel) et 238 en Valais (Rarogne). Leur nombre a triplé depuis les 3630 salariés de 2011 et il s’est accru de 500 avec le rachat d’Actelion, clôturé en juin 2017.

A lire aussi: Johnson & Johnson rachète le groupe bâlois Actelion pour 30 milliards de dollars

«L’objectif est de considérer chaque employé comme un individu en soi et d’avoir la main-d’œuvre la plus épanouie au monde», déclare Brandi Marsh, responsable des ressources humaines. Cette dernière annonce une initiative sociale.

Dès la fin 2017, les futurs parents, que ce soit la mère ou le père, auront droit – en plus du congé maternité légal de quatorze semaines – à huit semaines de congé parental rémunéré à l’occasion d’une naissance ou d’une adoption.

De plus, les femmes auront droit à un congé maternité de dix-huit semaines à partir de la deuxième année d’activité. Ces conditions sont «très généreuses», selon une experte qui tient à garder l’anonymat.

Rachat de Synthes et Actelion

«Preuve de notre croissance et de l’attractivité de la Suisse, nous y avons procédé à deux grosses acquisitions, Synthes (orthopédie) pour 21 milliards de dollars en 2012 et Actelion pour 30 milliards de dollars en 2017», explique Andrea Ostenelli. En dehors des acquisitions, J&J investit 100 millions de francs par an en Suisse en biens d’équipement, 7,2 millions en projets philanthropiques et 875 millions en sous-traitants. Soit au total, y compris les salaires, 2 milliards par an.

A lire aussi: Les pharmas dépensent autant pour leurs actionnaires que pour la recherche

Pour le consommateur, J&J est davantage connu pour ses produits de soins. Il est sixième dans le monde dans ce domaine, grâce aux produits pour bébés (lotions Johnson), pour l’hygiène féminine (tampons O.B.), pour ses shampoings (Petit Marseillais), ou pour la désaccoutumance au tabac (Nicorette).

Dans les soins, 53% du chiffre d’affaires sont enregistrés dans les pharmacies et drogueries, ce qui place la société au cinquième rang suisse, avec une place de leader pour Nicorette, Imodium (diarrhées). Les ventes en commerce de détail représentent 47%, grâce à Listerine (rince-bouche) et les tampons.

Trois cents chercheurs chez Actelion

Le groupe compte également deux autres piliers: les activités pharmaceutiques (Janssen, Actelion) et les techniques médicales.

Le cinquième groupe pharma au monde répartit ces activités dans cinq unités autonomes: l’organe de distribution Janssen-Cilag, à Zoug, le groupe de production Cilag à Schaffhouse, la biotechnologie à Schlieren (ZH), Janssen Vaccines à Berne et Actelion à Allschwil (BL).

L’acquisition d’Actelion, spécialisé dans l’hypertension artérielle pulmonaire, s’est traduite par la création d’Idorsia, aujourd’hui coté en bourse, qui compte 600 employés, tandis qu’Actelion, qui conserve sa marque, emploie 500 collaborateurs, dont 300 dans la recherche.

Dans les techniques médicales, où l’entreprise emploie 4110 collaborateurs, le portefeuille comprend des produits orthopédiques pour la reconstruction articulaire, les traumatismes, la médecine sportive, les biomatériaux.